Le président iranien à Ankara, avec Gaza à l’ordre du jour
La rencontre a été annoncée et reportée à deux reprises
Le président iranien Ebrahim Raïssi est arrivé hier à Ankara, où il doit s’entretenir avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, de la guerre à Gaza et des moyens d’empêcher son extension. «Une des questions importantes, qui inquiète tous les musulmans et les peuples éveillés dans le monde aujourd’hui, est la question palestinienne», a souligné Ebrahim Raïssi avant son départ de Téhéran, selon l’agence officielle iranienne Irna. «L’Iran et la Turquie ont une position commune de soutien au peuple palestinien et à [sa] résistance», a-t-il ajouté.
Le président turc a lui aussi pris fait et cause pour le Hamas, qu’Israël a juré d’anéantir en représailles à l’attaque lancée le 7 octobre. Il a qualifié Israël d’«Etat terroriste» et le Hamas – dont la République islamique d’Iran est un des principaux soutiens internationaux – de «groupe de libérateurs». Recep Tayyip Erdogan, qui a rappelé début novembre l’ambassadeur de Turquie à TelAviv, a toutefois jugé impossible de «rompre complètement» avec Israël.
«Proximité tactique»
«Les Iraniens jugent positives les déclarations fermes d’Erdogan, mais ils lui reprochent de ne pas rompre avec Israël», souligne Arif Keskin, chercheur spécialiste des relations turco-iraniennes à Ankara, pour qui la guerre à Gaza a toutefois créé une «proximité tactique» entre Téhéran et Ankara. «Il est possible que Raïssi et Erdogan annoncent des mesures symboliques concernant la Palestine, mais je pense qu’ils se concentreront sur les manières de contenir le conflit […] car c’est ce qu’Ankara et Téhéran souhaitent», estime Arash Azizi, maître de conférences en sciences politiques à l’Université américaine de Clemson.
La visite du président Raïssi, qui est accompagné d’une large délégation, vise aussi à renforcer les liens commerciaux avec Ankara, souligne le spécialiste. Les deux présidents pourraient discuter de l’ouverture d’un nouveau point de passage entre leurs pays en vue de faciliter le commerce bilatéral.
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