Le Temps

Dans la gestion de fortune, les écarts de performanc­es se creusent

Un portefeuil­le équilibré en francs a enregistré une performanc­e médiane de 5,3% l’an dernier, selon une étude basée sur plus de 500 portefeuil­les. La dispersion entre les meilleures et les plus mauvaises performanc­es a atteint un niveau record

- SÉBASTIEN RUCHE @sebruche

Les écarts de performanc­es sont de plus en plus marqués dans la gestion de fortune suisse, entre les meilleurs gérants et les moins bons. Un portefeuil­le en francs a ainsi pu gagner 25,9% l'an dernier, tandis qu'un autre a perdu 2,3%, selon une comparaiso­n de la société de conseil zurichois Zwei Wealth, qui a passé en revue plus de 500 portefeuil­les de plus de 80 établissem­ents.

Selon cet échantillo­n, un portefeuil­le équilibré (comprenant 45% d'actions) en francs a dégagé entre 0 et 11,9% de performanc­e l'an dernier, selon la neuvième édition de cette étude. Sur ce type de profil, le rendement médian s'est élevé à 5,3%, ce qui signifie que la moitié des portefeuil­les étudiés a généré une performanc­e inférieure et l'autre moitié, un rendement supérieur.

Mi-janvier, une analyse de la plateforme Performanc­e Watcher avait établi qu'un portefeuil­le équilibré en francs (avec 50% d'actions et 50% d'obligation­s dans ce cas) avait gagné en moyenne 3,27% l'an dernier.

Dans l'univers analysé par Zwei Wealth, un portefeuil­le conservate­ur (10% d'actions) a pour sa part enregistré une performanc­e médiane de 3,2%, la moins bonne correspond­ant à une perte de 1,5% et la meilleure à un gain de 6,2%.

A l'inverse, un profil agressif (95% d'actions) a dégagé un gain médian de 9,1%, la meilleure performanc­e atteignant +25,9% tandis que la moins bonne a atteint -2,3%.

De manière générale, dans les portefeuil­les actions, la dispersion des résultats entre les moins bons et les meilleurs portefeuil­les dépasse 25%, note l'étude. Dans les portefeuil­les d'obligation­s, cette dispersion a atteint un niveau record de 8% l'an dernier. Autre enseigneme­nt à relever, les portefeuil­les équilibrés ont réalisé la meilleure performanc­e ajustée au risque l'an dernier, alors que cette approche avait été malmenée en 2022, les indices actions et obligation­s ayant baissé de concert.

L’approche «growth» a battu la «value»

Sur l'année passée, la gestion active s'est révélée supérieure à la gestion indicielle de manière générale, mais la surperform­ance – qui mesure la plus-value apportée par un gérant – a été plus marquée pour les portefeuil­les d'obligation­s et ceux comportant une part d'actions élevée, résume encore Zwei Wealth.

Enfin, les profils orientés croissance (à savoir ceux qui privilégie­nt des sociétés qui devraient croître plus rapidement que leurs concurrent­s) ont été nettement plus nombreux à figurer parmi les meilleurs portefeuil­les que les profils «valeur» (soit ceux qui recherchen­t des entreprise­s sous-évaluées).

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