Dans la gestion de fortune, les écarts de performances se creusent
Un portefeuille équilibré en francs a enregistré une performance médiane de 5,3% l’an dernier, selon une étude basée sur plus de 500 portefeuilles. La dispersion entre les meilleures et les plus mauvaises performances a atteint un niveau record
Les écarts de performances sont de plus en plus marqués dans la gestion de fortune suisse, entre les meilleurs gérants et les moins bons. Un portefeuille en francs a ainsi pu gagner 25,9% l'an dernier, tandis qu'un autre a perdu 2,3%, selon une comparaison de la société de conseil zurichois Zwei Wealth, qui a passé en revue plus de 500 portefeuilles de plus de 80 établissements.
Selon cet échantillon, un portefeuille équilibré (comprenant 45% d'actions) en francs a dégagé entre 0 et 11,9% de performance l'an dernier, selon la neuvième édition de cette étude. Sur ce type de profil, le rendement médian s'est élevé à 5,3%, ce qui signifie que la moitié des portefeuilles étudiés a généré une performance inférieure et l'autre moitié, un rendement supérieur.
Mi-janvier, une analyse de la plateforme Performance Watcher avait établi qu'un portefeuille équilibré en francs (avec 50% d'actions et 50% d'obligations dans ce cas) avait gagné en moyenne 3,27% l'an dernier.
Dans l'univers analysé par Zwei Wealth, un portefeuille conservateur (10% d'actions) a pour sa part enregistré une performance médiane de 3,2%, la moins bonne correspondant à une perte de 1,5% et la meilleure à un gain de 6,2%.
A l'inverse, un profil agressif (95% d'actions) a dégagé un gain médian de 9,1%, la meilleure performance atteignant +25,9% tandis que la moins bonne a atteint -2,3%.
De manière générale, dans les portefeuilles actions, la dispersion des résultats entre les moins bons et les meilleurs portefeuilles dépasse 25%, note l'étude. Dans les portefeuilles d'obligations, cette dispersion a atteint un niveau record de 8% l'an dernier. Autre enseignement à relever, les portefeuilles équilibrés ont réalisé la meilleure performance ajustée au risque l'an dernier, alors que cette approche avait été malmenée en 2022, les indices actions et obligations ayant baissé de concert.
L’approche «growth» a battu la «value»
Sur l'année passée, la gestion active s'est révélée supérieure à la gestion indicielle de manière générale, mais la surperformance – qui mesure la plus-value apportée par un gérant – a été plus marquée pour les portefeuilles d'obligations et ceux comportant une part d'actions élevée, résume encore Zwei Wealth.
Enfin, les profils orientés croissance (à savoir ceux qui privilégient des sociétés qui devraient croître plus rapidement que leurs concurrents) ont été nettement plus nombreux à figurer parmi les meilleurs portefeuilles que les profils «valeur» (soit ceux qui recherchent des entreprises sous-évaluées).
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