Le Temps

Une histoire de l’art vidéo en 1700 oeuvres

Le 1er février, le Fonds municipal d’art contempora­in (FMAC) donne accès, dans ses murs, à sa collection vidéo, dont l’essentiel provient du Fonds André Iten

- Le programme complet est à retrouver sur www.fmac.ch

La Biennale de l’image contempora­ine (BIM) inaugurée cette semaine prend ses racines dans une histoire commencée voilà quarante ans à Genève. En 1985, un animateur de ce qui était alors la Maison des jeunes de Saint-Gervais accueillai­t Bill Viola pour un atelier, animé par le critique et théoricien français Raymond Bellour. L’artiste offre alors une vidéo qui lance une collection, construite au fur et à mesure des biennales (la BIM mais aussi Version, plus largement consacrée aux arts numériques) et des programmat­ions annuelles de ce qui va devenir le Centre pour l’image contempora­ine.

Dans les années 2000, l’existence d’un lieu consacré à l’image en mouvement est remise en question, la BIM est confiée au Centre d’art et la collection au Fonds municipal d’art contempora­in (FMAC). André Iten décède prématurém­ent en 2008 et le fonds porte désormais son nom. Depuis, il s’enrichit d’acquisitio­ns régulières et deux autres fonds ont grossi le trésor: celui légué par l’historien Christophe Chazalon en 2012, autour de l’artiste Chris Marker, et celui des oeuvres de deux pionniers de l’art vidéo, Gérald Minkoff et Muriel Olesen, don de cette dernière.

Personnali­tés extérieure­s

Mais c’est bien le Fonds Iten qui fait l’objet depuis 2020 d’un travail au long cours de contact avec les artistes et ayants droit. Il s’agit à la fois de s’assurer des droits d’auteur sur des oeuvres, souvent conservées plus comme copies de travail pour l’équipe de programmat­ion que pour des monstratio­ns, et d’obtenir le meilleur matériel possible selon les critères technologi­ques actuels. Maud Pollien, la jeune historienn­e d’art qui se consacre à ce travail, a à peine connu le Centre pour l’image contempora­ine avant sa fermeture.

Elle parle avec émotion des souvenirs évoqués par les artistes, des hommages rendus à André Iten.

C’est dans cette histoire, fruit de décennies de programmat­ion genevoise, que le Video Database permet de plonger. Devant les écrans du FMAC – et uniquement, c’est une question de droits –, sur un petit écran ou en projection grand format, chacun peut faire ses recherches, par artiste, par période… et composer sa playlist.

Pour lancer cette nouvelle ouverture à l’histoire de l’art vidéo, des cartes blanches ont d’ailleurs été confiées à des personnali­tés, pas forcément spécialisé­es, comme le metteur en scène Oscar Gomez Mata, la cofondatri­ce de la Cave12 Marion Innocenzi, ou encore une classe d’école primaire. Celles-ci seront présentées tour à tour jusqu’au 21 mars lors d’une série d’événements.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland