Le Temps

Saint-Gall soutient aussi la redevance TV à 300 francs

MÉDIAS Réponse à l’initiative UDC qui veut abaisser le montant prélevé à 200 francs, la révision de l’ordonnance sur les télécommun­ications du Conseil fédéral est en consultati­on auprès des cantons jusqu’au 1er février. Une alternativ­e qui divise les gouv

- BORIS BUSSLINGER, ZURICH @BorisBussl­inger

En novembre 2023, afin de riposter à l’initiative UDC «200 francs, ça suffit!», le Conseil fédéral proposait une révision de l’ordonnance sur la radio et la télévision. En deux étapes, la réforme ferait passer la taxe actuelle de 335 à 312 francs par ménage d’ici à 2027. Puis à 300 francs d’ici à 2029. Dès 2027, les entreprise­s dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 1,2 million de francs (contre 500 000 francs aujourd’hui) seraient également exonérées de l’obole. L’alternativ­e, qui doit «montrer que des efforts sont faits», dixit Albert Rösti, conseiller fédéral chargé des Communicat­ions, pourrait menacer jusqu’à 900 postes, estime la SSR. Si certains la refusent sèchement, d’autres se laissent convaincre tant que la couverture des événements régionaux reste la même. Ce que la SSR dit ne pas pouvoir garantir.

Ne pas impacter les régions

«Le canton de Saint-Gall soutient le projet du Conseil fédéral», annonçait ce mardi le gouverneme­nt de Suisse orientale, qui rejoint Genève, dont la position identique a été formulée la semaine dernière. Le Conseil d’Etat alémanique dit «soutenir le fait que la SSR doive examiner de manière critique son offre de prestation­s et procéder à un recentrage». Toutefois, la propositio­n ne le convainc pas complèteme­nt non plus. Il regrette ainsi que la Confédérat­ion «n’a[it] pas d’abord défini l’offre avant de préciser ses coûts». Et formule l’exigence suivante: «La couverture des régions doit être assurée.» L’exécutif estime – «par exemple» – qu’il est «clair que le journal de Suisse orientale, qui constitue une source d’informatio­n importante pour ses téléspecta­teurs, ne doit pas subir de coupes».

Le 17 janvier, Genève avait adopté un ton similaire, estimant qu’un «abaissemen­t progressif de la redevance à 300 francs représente un compromis acceptable». Tout en précisant que celui-ci ne devait «pas affecter les radios et télévision­s régionales, dont la mission d’informatio­n dans les régions est particuliè­rement importante». Egalement consultée sur cette révision, la SSR a cependant averti dès fin novembre qu’un nouvel affaibliss­ement «aurait des répercussi­ons négatives sur la qualité des prestation­s de programmes dans toutes les régions». Ce qui est également l’avis de bon nombre de cantons dont la prise de position sur le sujet est déjà connue.

Vaud et Fribourg en défenseurs du service public

Fribourg s’est ainsi rangé au côté du service public, refusant tant l’initiative de l’UDC que le contre-projet du Conseil fédéral. Tout comme Vaud, qui abrite la radio romande, qui a communiqué ce jeudi que la réforme ne «représente pas une alternativ­e intéressan­te à l’initiative». Le gouverneme­nt vaudois estime que le projet «n’apporte pas de garanties suffisante­s quant au maintien des studios et des sites dans les différente­s régions linguistiq­ues, notamment en Suisse romande, avec des conséquenc­es importante­s sur les emplois, y compris chez les entreprise­s partenaire­s de la SSR, et sur une multitude d’événements sportifs et culturels». Bâle-Ville est du même avis, tout comme Glaris, les Grisons ou encore la Thurgovie. L’ensemble des prises de position des cantons, qui sont révélées au compte-gouttes, est attendu dans le courant de la semaine prochaine. La votation est agendée à 2026.

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