Nora Kronig Romero nommée directrice de la Croix-Rouge suisse
GOUVERNANCE L’actuelle vice-directrice de l’Office fédéral de la santé publique devrait succéder au 1er mai à Markus Mader, limogé fin 2022 en raison de divergences de vues
Le Conseil de la Croix-Rouge a élu à l’unanimité Nora Kronig Romero lors de sa séance de mercredi, indiquait hier la CroixRouge suisse (CRS) dans un communiqué. Il se dit persuadé que la nouvelle directrice, «forte de son bagage en matière de gestion de projets complexes au niveau fédéral et de son expérience sur la scène internationale, possède des qualités optimales pour assumer» ce poste.
Entre le départ, fin février 2024 de l’actuelle directrice suppléante Karolina Frischkopf et l’entrée en fonction de Nora Kronig Romero, prévue début mai, la direction du siège de la CRS sera assurée en interne, précise le communiqué.
Au front pendant le covid
Nora Kronig Romero est actuellement vice-directrice et membre de la direction de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), dont elle gère la division Affaires internationales. Durant la pandémie de Covid-19, elle était codirectrice de la task force Vaccination Covid19 et, à ce titre, était responsable de l’approvisionnement en vaccins et de la distribution de ces derniers à l’échelle nationale.
Citée sur le site de l’OFSP, la diplomate se dit «heureuse et honorée» de pouvoir poursuivre son travail au service de la santé de la population et de la Suisse humanitaire au sein de la CroixRouge suisse.
A la tête du siège de la CRS, Nora Kronig Romero sera chargée de coordonner les activités opérationnelles de ce dernier avec celles des organisations de la CRS – à savoir les 24 associations cantonales, quatre organisations de sauvetage et deux institutions de la Croix-Rouge. Elle devra aussi gérer les relations et les activités de l’association avec ses partenaires, ainsi qu’avec les autorités au niveau national et international.
De parents alémaniques, Nora Kronig Romero a grandi à Genève et connaît ainsi «de première main» la diversité culturelle de la Suisse, relève la CRS. Elle a étudié les sciences économiques à SaintGall, avant de réussir le concours diplomatique. Son parcours l’a amenée à occuper diverses fonctions au sein de l’administration fédérale, en Suisse, comme à l’étranger.
Elle a notamment travaillé aux côtés de l’ancien secrétaire d’Etat Yves Rossier, ainsi qu’à la mission permanente de la Suisse auprès de l’Office des Nations unies à Genève.
Quatre démissions sur dix membres
L’ancien directeur de la CRS Markus Mader avait été démis de ses fonctions fin 2022, en raison notamment de divergences de vues sur la manière de définir les tâches, compétences et responsabilités au sein de l’organisation. Dans la foulée, quatre des dix membres du comité directeur avaient démissionné.
Fin mai, un rapport d’enquête externe faisait état de manquements de la part de l’organe dirigeant de l’institution à la suite du limogeage de Markus Mader, égratignant au passage la présidente Barbara Schmid-Federer. Il faisait aussi état de tensions entre les sections cantonales et la centrale à Berne.
En juin dernier, c’était au tour de l’ex-conseillère nationale PDC zurichoise Barbara Schmid-Federer de démissionner avec effet immédiat, après un an à ce poste. La CRS évoquait alors des raisons de santé. Fin juin, les délégués de la CRS élisaient l’ancien directeur de l’OFSP Thomas Zeltner à la présidence, afin de ramener le calme au sein de l’organisation. Selon lui, les tensions existaient depuis longtemps au sein de l’organisation.
■