Le Temps

L’absence de députés fait basculer un vote

Un retourneme­nt de situation a animé le Grand Conseil jeudi soir: la droite devait faire passer sans peine son projet de loi visant à limiter les embauches et les charges de l’Etat. Mais à une voix près, le texte a été renvoyé en commission

- F. SI

La politique est une affaire sérieuse. A moins qu'elle ne le soit pas. Jeudi, l'absence de certains députés de la droite lors d'un vote crucial a profité à la gauche et au MCG, eux-mêmes surpris de remporter une bataille. Le Grand Conseil devait se prononcer sur un objet issu des rangs du PLR. Son but: freiner la hausse des charges et limiter la création de nouveaux postes lorsque le budget de l'Etat est déficitair­e. En résumé, si le budget prévoit un déficit, une croissance des dépenses et des effectifs de la fonction publique ne sont tolérés que s'ils correspond­ent à l'évolution de la population.

Ce projet devait facilement rassembler une majorité au sein du parlement genevois, grâce au PLR, l'UDC, Le Centre et Libertés et justice sociale. Ces quatre partis comptent 53 députés sur 100, contre 47 pour les socialiste­s, Les Vert·e·s et le MCG, opposés au projet. Et pourtant.

La promesse d’un référendum

Caroline Marti, cheffe du groupe socialiste, venait de terminer sa tirade résumant tout le mal qu'elle pensait de cette mesure… qui mènerait au démantèlem­ent des prestation­s sociales, à l'implosion du service public et équivaut à une attaque contre les plus précaires. Prête à perdre la bataille au sein du parlement, elle donnait rendez-vous à la majorité devant les urnes, car un référendum serait lancé.

Nul besoin pour le moment. A 46 voix contre 45, les socialiste­s, Les Vert·e·s et le MCG ont réussi à renvoyer le sujet en commission et éviter ainsi qu'il ne soit voté en plénière.

Comment l'expliquer? Les partis de droite comme de gauche comptaient des absents jeudi soir, bien que les députés aient la possibilit­é de se faire remplacer par un suppléant. Il est aussi possible que certains élus se soient trouvés hors de la salle lors du vote, par exemple à la buvette ou aux toilettes.

Cet épisode ne devrait représente­r qu'un malheureux contretemp­s pour la droite. Le texte repassera devant le Grand Conseil après un nouvel examen au sein de la Commission des finances. Celle-ci se penchera sur des amendement­s suggérés par le Conseil d'Etat, comme l'exclusion des postes d'auxiliaire­s des calculs ou l'obtention d'une certaine latitude en cas de situation extraordin­aire et inattendue, comme une guerre ou une pandémie.

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