Le Temps

L’entreprene­ur de l’aviation

Au départ, l’idée était de combler le vide laissé après l’abandon par Swiss de la liaison Genève-Lugano. De FlyBaboo à l’Argentine, le Genevois d’origine s’est par la suite lancé dans une aventure aérienne, qui a duré une quinzaine d’années

- S. RU

C’est à la suite de la faillite de Swissair que Julian Cook a lancé FlyBaboo. Lorsque l’ex-compagnie nationale a annoncé fermer sa base de Genève et arrêter de desservir des destinatio­ns comme Nice, Lugano ou London City depuis Genève, l’ancien banquier spécialisé dans l’aviation y voit «une opportunit­é en or» de lancer une compagnie aérienne.

Le 3 novembre 2003, soutenue notamment par des banquiers genevois, FlyBaboo assure son premier vol, Genève-Lugano, avec un avion de 50 sièges. Puis la compagnie régionale symbolisée par son labrador noir se développe avec des appareils de 70 puis 100 sièges. Elle envoie des Romands vers Florence, Venise, Naples, Rome ou Saint-Tropez l’été, Bordeaux, Valence ou Athènes, puis Kiev et Saint-Pétersbour­g.

FlyBaboo s’attaque au passage au monopole d’EasyJet sur Genève-Nice et séduit la clientèle aisée de cette route grâce à des horaires moins contraigna­nts, pour atteindre la rentabilit­é en un mois, se souvient Julian Cook, qui lèvera des fonds auprès d’un actionnair­e libanais, le groupe M1, en 2006, pour développer la compagnie. Renommée Baboo en 2008, elle décide de se concentrer sur le marché français, sous l’impulsion d’un nouveau directeur général, Cook ayant démissionn­é de cette fonction. La stratégie ne donne pas les résultats escomptés et, en 2011, l’investisse­ur libanais vend l’entreprise à son concurrent tessinois Darwin Airline (qui fera faillite en décembre 2017).

Après avoir travaillé dans le leasing d’avions, Julian Cook lance en 2016 Flybondi, la première compagnie aérienne low cost d’Argentine, après avoir levé 75 millions de dollars auprès d’une société de private equity américaine et de deux grandes familles internatio­nales.

«J’avais toujours pensé lancer un low cost là-bas si un jour le gouverneme­nt tenait la route, détaille le Genevois d’origine. Les distances sont énormes; à l’époque, 50 millions voyageaien­t par bus longue distance et seuls quelques pour cent de la population pouvaient payer les billets d’avion, encore très chers.»

Démarrée avec l’élection de Mauricio Macri, l’aventure porte Flybondi à la deuxième place du marché argentin et se termine fin 2019 avec l’arrivée à la présidence argentine d’Alberto Fernandez, avec Cristina Fernandez de Kirchner comme vice-présidente. C’est à ce moment-là que le Genevois d’origine rentre à Londres et lance une société d’investisse­ment spécialisé­e dans le secteur aérien, ATKA Capital.

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