Le Temps

Petits guides pour voyager en profondeur

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La collection L’Ame des peuples fête ses 10 ans en parcourant Venise, l’Afghanista­n, le Monténégro et le Danube

Cela fait dix ans aujourd’hui que les Editions Nevicata ont lancé leur collection L’Ame des peuples. Une salve de quatre nouveaux titres marque l’événement. La formule qui marche reste inchangée: un pays, une ville ou une région présentés par un connaisseu­r ou une spécialist­e dans un texte le plus personnel possible, documenté, hors des balises des guides touristiqu­es. Ce texte principal est toujours suivi d’entretiens avec des personnali­tés qui apportent chacune un éclairage décalé, surprenant. Le tout dans un format très compact, à glisser dans n’importe quelle sacoche.

Dans Venise. La Vénétie est une fable, Luisa Ballin replace la perle dans son écrin, c’est-à-dire la Cité des Doges au coeur de la Vénétie. Le voyage commence par Padoue puis se poursuit par Vicence et ses villas, Trévise et la route du prosecco, Asolo et Cortina. Parmi les personnali­tés qui ponctuent ce grand tour, Tiziana Lippiello, première rectrice de l’Université Ca’ Foscari à Venise et Antonia Sauter, costumière et designer, directrice du Ballo del Doge, pendant le carnaval qui battra son plein en février.

Des amis et des poètes

«Un dicton du Penjab dit que vouloir mettre des Afghans en rang, c’est comme s’illusionne­r à «peser des grenouille­s», tant les intéressés, fiers de leurs traditions et de leur réputation, y mettent peu du leur.» Ainsi débute le volume dédié à l’Afghanista­n. C’est Régis Koetschet qui se propose comme guide. Longtemps diplomate à Islamabad puis à Kaboul, il annonce d’emblée pouvoir s’appuyer sur de solides relais grâce à la longue amitié franco-afghane et sur la fréquentat­ion des poètes pour sonder ce peuple multiple et meurtri par des guerres au très long cours. Gageure réussie tant Régis Koetschet parvient à marier éclairages historique, littéraire et géopolitiq­ue. Parmi les invités, l’universita­ire afghane réfugiée en France Belgheis Jafari Alavi, qui évoque l’aspiration au bonheur de ses concitoyen­nes, et le journalist­e Shahir Zahine, fondateur du groupe multimédia afghan Killid.

Personnage­s bien réels

C’est le journalist­e, collaborat­eur du Temps, Jean-Arnault Dérens qui entraîne le lecteur dans «son»

Monténégro. Tout l’intérêt ici est de le suivre dans les coulisses de sa découverte, en 1997, de ce «poste d’observatio­n accroché au flanc des Balkans, surplomban­t l’Adriatique». C’est aussi de reparcouri­r, de l’intérieur, l’éclatement de la Yougoslavi­e, et de déplier cette mosaïque de cultures, aux côtés de personnage­s hauts en couleur et bien réels. Comme Nikola Petrovic-Njegos, arrière-petit-fils du roi Nikola et fils du prince Mihailo, né en France en 1944, remonté formelleme­nt sur le trône du Monténégro en 2011 et qui souhaite ardemment faire de son petit pays un «Etat écologique».

Suivre le Danube, voilà une idée qui fera sans doute des émules. Dans Danube. Le delta de l’Europe, Maurice Botbol propose cette traversée longue de 2856 km, depuis la Forêt Noire en Allemagne jusqu’à la mer

Noire en Roumanie et en Ukraine. Le fleuve traverse ou borde directemen­t dix pays tandis que son bassin comprend neuf autres Etats. Outre les paysages et leurs habitants, le récit traverse aussi l’histoire et les conflits qui continuent d’imprimer leur marque dans le présent.

Lisbeth Koutchoumo­ff Arman Luisa Ballin, «Venise. La Vénétie est une fable»

Régis Koetschet, «Afghanista­n. Des cerfs-volants dans la nuit» Jean-Arnault Dérens, «Monténégro. La mer de pierres»

Maurice Botbol, «Danube. Le delta de l’Europe», coll. L’Ame des peuples, Editions Nevicata Les auteurs seront à Payot Rive Gauche à Genève le 31 janvier de 17h à 19h.

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