Un avenir radieux pour le capital naturel
Aucune autre classe d’actifs n’a une empreinte carbone plus faible que celle des forêts et des terres agricoles
Les terres agricoles et forestières gérées de manière durable fournissent aux populations et aux secteurs économiques des denrées alimentaires, des fibres et du bois d’oeuvre, ainsi que des services écosystémiques de régulation et de soutien qui favorisent le bien-être humain et permettent la croissance économique.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, plus de 9,7 milliards de personnes devront être approvisionnées en nourriture, en fibres et en bois d’ici à 2050. Pour répondre à cette demande mondiale, les producteurs agricoles devront doubler leur production par rapport à 2010, indique le rapport GAP 2019 de la Global Harvest Initiative.
La demande croissante de matières premières est confrontée à des pénuries mondiales de l’offre de terres forestières et agricoles, dont la responsabilité incombe à différents facteurs selon les régions et les classes d’actifs, des mesures de protection des écosystèmes menacés par les changements climatiques.
Bien que le recul des surfaces forestières se soit ralenti depuis 1990, en raison de l’augmentation des mesures de protection, la surface forestière mondiale diminue de 4,7 millions d’hectares par an selon les Nations unies. Bien que la part des forêts de plantation industrielles dans la superficie forestière mondiale soit relativement faible, elles sont de plus en plus nécessaires comme source d’approvisionnement durable vérifiée pour le bois d’oeuvre.
L’intérêt des investisseurs institutionnels augmente
Pour les investisseurs, la combinaison d’une demande en forte hausse et d’une offre limitée de surfaces est synonyme d’opportunités. De plus, les surfaces forestières et agricoles présentent, tant parmi les classes d’actifs alternatives que classiques, l’intensité carbone moyenne la plus faible, c’est-à-dire les émissions nettes de CO2 les plus basses par dollar investi. Allouer une partie du capital à des surfaces forestières peut compenser les secteurs à forte intensité d’émissions au sein d’un portefeuille institutionnel et aider à atteindre les objectifs climatiques sans devoir renoncer au rendement.
Il n’est donc pas surprenant que l’intérêt pour les investissements dans le capital naturel augmente. C’est particulièrement vrai pour les investisseurs institutionnels, qui sont de plus en plus confrontés à des exigences en matière de limitation des risques climatiques et de mise en oeuvre de réductions de CO2 ainsi que de stratégies d’adaptation. En janvier 2023, les investisseurs membres de la Net-Zero Asset Owner Alliance se sont par exemple engagés à ce que leurs portefeuilles, qui représentent au total plus de 11 billions (1100 milliards) de dollars d’actifs sous gestion, soient entièrement exempts d’émissions d’ici à 2050.
Les surfaces boisées représentent un investissement immédiat dans une technologie de séquestration du carbone et offrent le plus grand potentiel pour obtenir des avantages positifs et mesurables concrets pour le climat en peu de temps. Les arbres peuvent non seulement extraire le dioxyde de carbone de l’atmosphère, mais aussi le stocker pendant un siècle ou plus sous la forme de produits en bois massif durables.
Des rendements historiquement élevés
Selon le US National Council of Real Estate Investment Fiduciaries, au cours des trente dernières années, les terres agricoles aux Etats-Unis ont obtenu des rendements annuels similaires à ceux des actions et une meilleure performance que les obligations. En termes de rapport risque-rendement, les terres agricoles et forestières font également bonne figure par rapport à d’autres classes d’actifs: non seulement elles sont bon marché, mais elles affichent également des rendements élevés par unité de risque. La volatilité annuelle des terres agricoles est comparable à celle des obligations mondiales, des obligations d’Etat américaines à 10 ans et des obligations d’entreprises américaines de catégorie investissement – alors que les terres agricoles ont produit des rendements plus élevés par le passé. En outre, les terres forestières ont surperformé les catégories d’obligations traditionnelles en tant qu’investissement, avec une volatilité légèrement plus élevée.
Les terres forestières ont surperformé les catégories d’obligations traditionnelles en tant qu’investissement, avec une volatilité légèrement plus élevée
Même en période de hausse des taux d’intérêt, le capital naturel a fait preuve de résilience: au cours des trente dernières années, les investissements dans les terres agricoles et forestières ont continué à offrir aux investisseurs de bons rendements en moyenne, quelle que soit la phase de hausse des taux d’intérêt.
Il existe en outre une corrélation positive entre l’inflation et le capital naturel. En effet, les matières premières telles que les denrées alimentaires et les matériaux de construction sont prises en compte dans les mesures de l’inflation telles que l’indice des prix à la consommation. Si l’inflation augmente, les investissements dans le capital naturel peuvent donc tout de même générer des rendements élevés: depuis 1992, les rendements des forêts et des terres agricoles ont été en moyenne de 9,1% et 10,9% respectivement, ce qui est bien supérieur au taux d’inflation annuel moyen sur la même période.
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