C’est inédit, une femme romande dirigera Bienne
Après la socialiste Glenda Gonzalez Bassi, une deuxième municipale romande annonce sa candidature à la mairie de la cité seelandaise, la radicale Natasha Pittet
Une femme romande va rentrer dans l'histoire à Bienne. La succession du maire socialiste Erich Fehr – qui ne briguera pas de nouveau mandat lors des élections de septembre – se jouera en effet entre les deux membres francophones de l'exécutif biennois. La socialiste Glenda Gonzalez Bassi avait annoncé sa candidature en décembre et comme Les Vert·e·s ont renoncé à se lancer dans la course, elle portera les couleurs de toute la gauche.
A droite, Natasha Pittet a annoncé ce lundi qu'elle se lançait, elle aussi, dans la course. Elle a le soutien de sa formation, le Parti radical romand (PRR), ainsi que des cousins alémaniques du FDP. Ces deux groupes avaliseront – mais cela sera une simple formalité – sa candidature en février. Des discussions sont en cours avec d'autres partis et Natasha Pittet espère obtenir le soutien de l'UDC, des vert'libéraux et du Centre.
Soutien affiché au HC Bienne
La directrice de l'action sociale et de la sécurité est une femme pressée. Municipale depuis avril 2023, elle avait succédé à sa camarade de parti, Silvia Steidle, qui avait claqué la porte de l'exécutif accusant ses collègues de ne plus gouverner. Natasha Pittet est-elle assez expérimentée pour devenir maire d'une ville de plus de 56 000 habitants? La réponse fuse: «C'est très important qu'il y ait une candidature de centre droit et au final j'aurai été à la municipalité près de la moitié de la législature. Glenda Gonzalez Bassi n'aura siégé que deux ans de plus que mois, la différence n'est pas énorme.» La campagne est déjà lancée entre les deux femmes.
Le PS est à la tête de la ville depuis 1976 et, selon la Vaudoise d'origine, c'est le moment de changer de majorité: «Les partis de gauche sont de plus en plus à gauche et ne répondent plus aux préoccupations de la population. On l'a notamment vu à la fin 2022 avec un projet de budget qui voulait augmenter les impôts pour les entreprises et qui a été refusé nettement par le peuple.» Pour la radicale, il est essentiel que la ville soutienne davantage les entreprises qui offrent des places de travail, qui développent l'innovation. «Il faut améliorer les conditions-cadres pour l'économie, y compris la fluidité du trafic.» Elle insiste encore: «Je considère d'ailleurs le HC Bienne comme une entreprise.» Le soutien au club de hockey qui fait la fierté de toute une région est clairement un argument électoral. Et le maire actuel Erich Fehr s'est toujours montré très proche de l'équipe.
Un match stimulant
Quant à son adversaire socialiste, elle s'inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs Hans Stöckli et Erich Fehr. Lors de l'annonce de sa candidature, Glenda Gonzaelz Bassi avait insisté sur sa volonté de promouvoir des projets qui profitent à l'ensemble des habitants de Bienne, ainsi qu'un service public fort grâce à une action soutenue par les valeurs de solidarité, d'égalité et de justice sociale, fortement liées aux questions environnementales.
Même si les vert'libéraux et l'UDC briguaient au final le siège, il semble désormais acquis que la mairie sera à nouveau en mains romandes. C'est quasiment historique. Un seul francophone a présidé aux destinées de la cité seelandaise, le radical Edouard Baumgartner de 1948 à 1960. Natasha Pittet rappelle que les Romands sont toujours plus nombreux à Bienne et représentent aujourd'hui 43% de la population. Et ce match féminin la réjouit également. «Sans être féministe extrême, je trouve très intéressant que deux femmes se disputent la mairie.»
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