Cueillette forestière de La Bijouterie sauvage
L’amitié entre Léone et Ariane, les fondatrices de La Bijouterie sauvage, s’est scellée il y a une douzaine d’années sur les bancs de l’Ecole d’arts appliqués de La Chaux-de-Fonds (NE). En plus de leur passion commune pour la bijouterie, elles découvrent une autre lubie commune, une source de plaisir intarissable depuis leur enfance: la cueillette de petits trésors de la nature. Un caillou, une pomme de pin, une feuille dont la forme les interpelle, ce jeu d’émerveillement n’a jamais perdu de son intérêt. «Ce n’est pas simplement leur forme qui nous appelle, précise Ariane, mais aussi leur fragilité. Ainsi, notre projet vise à leur donner une deuxième vie, en les métamorphosant.»
Ces éléments, fragiles et minuscules, sont moulés pour créer des bijoux uniques. Dans la collection figurent par exemple des samares d’érable, fruit en forme d’hélice qui tombe de l’arbre en tournoyant, mais aussi des fémurs de rat. «On ne modifie jamais la taille des éléments qu’on moule, cela n’est pas compatible avec les techniques que nous utilisons, poursuit Ariane. Mais c’est une limite technique qui nous pousse à être créatives et à trouver des solutions, à explorer des sujets d’une autre manière, et c’est extrêmement riche.» Ariane et Léone créent toutes les pièces ensemble et chaque création doit impérativement être le fruit d’échanges.
En collaboration avec leurs clientes, elles réalisent également des pièces uniques qui sont réunies dans la collection «onirique». A la différence de leurs éditions limitées, qui se distinguent par un vocabu-* laire simple et limpide, ces créations ont la particularité d’assembler plusieurs éléments, comme pour former un vocabulaire plus dense. Ainsi elles mélangent plusieurs formes, comme un coquillage et des petits tentacules, en incluant l’emploi de minéraux et même le sertissage. Tout est fait main et réalisé en argent sterling écologique, mais il est possible de demander une version plaquée or.
En observant ces volumes et textures, on capte tout de suite la fascination du vivant prôné par les deux créatrices. Des mousses du sous-bois à des trouvailles plus macabres, comme un scarabée ou une tête de moineau, on se souvient de nos quêtes enfantines entre la magie et l’étrange. ■