L’UNRWA est invitée en commission parlementaire
HUMANITAIRE Le chef de l’agence de l’ONU Philippe Lazzarini sera invité à une séance de la Commission de politique extérieure du Conseil national en mars prochain, à Genève
L’organisation onusienne d’aide aux réfugiés palestiniens est dans la tourmente et 12 pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Japon, ont suspendu leur financement à l’agence, malgré l’appel ce week-end du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à la poursuite de l’aide. Dans le territoire assiégé et dévasté de la bande de Gaza, l’UNRWA, qui fournit une aide vitale aux civils, est en difficulté après des accusations d’Israël sur l’implication présumée de 12 employés (sur 30000 personnes dans la région) dans l’attaque sanglante menée le 7 octobre par le mouvement palestinien islamiste Hamas contre l’Etat hébreu.
La commission du National a décidé dans ce contexte d’inviter Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, à une séance le 25 mars prochain. «On pourra poursuivre l’analyse de la situation avec lui», a précisé Laurent Wehrli (PLR/VD), président de la commission, à ce sujet. Et de rappeler que la Suisse ne verse actuellement pas d’argent à l’UNRWA, à la suite de la décision du parlement dans le cadre de la discussion sur le budget de la Confédération en décembre. Une consultation est en cours à ce sujet au sein des Commissions de politique extérieure.
Des ONG «révoltées» par la suspension de l’aide
Pour rappel, l’Union européenne a demandé lundi à l’UNRWA d’accepter un audit indépendant. L’OMS a dénoncé une «distraction» des besoins dans la bande de Gaza pour les civils. Plus d’une vingtaine d’ONG se sont dites «révoltées» par la suspension de l’aide, alors que Gaza vit une situation de «catastrophe humanitaire».
Si Israël a dit vouloir «faire cesser» toutes les activités de l’agence, celle-ci a licencié 12 de ses salariés et promis une enquête sur ces allégations, une attitude «saluée» par les 21 organisations non gouvernementales, dont Médecins du monde, Save the children ou le Danish Refugee Council, dans un communiqué commun. Elles se disent à l’inverse «choquées» par la décision «irresponsable» de bailleurs de «couper les vivres à une population tout entière», quand ces pays «appelaient eux-mêmes au renforcement de l’aide à Gaza». ■