«Les Expatriées»
Nicole Kidman semble ne plus lâcher le petit écran. Depuis le carton de Big Little Lies, l'actrice est, de The Undoing (2020) à Nine Perfect Strangers (2022), de toutes les mini-séries, experte dans les rôles de femmes riches aux lourds secrets et moues chagrines. On n'est donc pas surpris de la voir, dans
Les Expatriées, retrouver précisément ce registre.
Elle incarne Margareth, paysagiste newyorkaise qui a suivi son mari à Hongkong où ils vivent avec leurs enfants et leur aide de maison, Essie. Une vie de privilèges qu'un drame est toutefois venu entacher – on comprend que leur fils cadet a disparu du tableau familial. Aux premières loges de ce cataclysme, leur voisine (Sarayu Blue), autre expat en prise avec des problèmes de couple. Il y a aussi Mercy (Ji-young Yoo), jeune Americano-Coréenne traînant à Hongkong ses diplômes et ses casseroles – elle pourrait bien avoir joué un rôle dans la tragédie. La série suit ces trois femmes toutes assaillies par la culpabilité, le ressentiment et les doutes.
Comme dans son film à succès The Farewell (2019), la réalisatrice Lulu Wang étudie avec grâce et minutie le poids du deuil, grattant le vernis pour exposer les craquelures.
Un format à combustion lente, où le mystère est humain et le carburant féminin. Un regret: Hongkong n'est ici qu'un décor dans lequel ces étrangères sont baladées par leurs chauffeurs. Ouf, le cinquième épisode (90 minutes!) braque sa focale sur le quotidien des aides de maison philipines et la révolution des parapluies. On aurait aimé voir plus de ces réalités «du terrain», et moins de Kidman la bouche en coeur.
■ Virginie Nussbaum
Une mini-série de Lulu Wang (2024), trois épisodes disponibles sur Amazon Prime.