Le Temps

Le roi Charles est atteint d’un cancer, annonce Buckingham Palace

Le traitement du souverain britanniqu­e a débuté hier. L’état d’avancement de la maladie n’est pas connu

- ÉRIC ALBERT, LONDRES @IciLondres

Initialeme­nt, le palais avait tout fait pour minimiser l’informatio­n. Quand le roi Charles III était entré à l’hôpital le 17 janvier, c’était pour un traitement décrit comme anodin : «Comme des milliers d’hommes chaque année, le roi suit un traitement pour une prostate élargie. La condition de Sa Majesté est bénigne.» Il était pourtant resté douze jours à l’hôpital, une durée étrangemen­t longue.

Mais hier, Buckingham Palace a dû révéler la vérité sur l’inquiétude des médecins. Lors de son hospitalis­ation, une «forme de cancer» a été détectée. Le palais refuse de préciser de quel cancer il s’agit, excluant cependant celui de la prostate.

Le roi, qui était parti dans son palais de Sandringha­m, sur la côte est de l’Angleterre, est rentré à Londres pour subir les traitement­s, qui ont commencé hier. Tous ses engagement­s publics ont été suspendus, jusqu’à nouvel ordre.

«Il est impatient de reprendre ses engagement­s»

Aucune informatio­n n’est donnée sur l’état d’avancement de la maladie. Le roi a suspendu toutes ses activités, mais ne dort pas à l’hôpital, s’y rendant seulement le temps du traitement. Le palais souligne que Charles III continue à traiter les documents officiels qu’il reçoit chaque jour, et que l’entrevue hebdomadai­re avec le premier ministre est maintenue. «Il est impatient de reprendre ses engagement­s royaux dès que possible», se contente d’indiquer le communiqué.

Le souverain britanniqu­e, qui a 75 ans, est sur le trône depuis seulement dixhuit mois. Son couronneme­nt remonte à mai 2023. Après avoir passé une vie à attendre ce rôle, va-t-il être trop malade pour mener à bien sa mission? Le palais encourage les journalist­es à éviter les spéculatio­ns sur sa santé et précise qu’il ne donnera pas d’informatio­ns régulières sur l’avancée du traitement.

Visite prochaine du prince Harry

En cas de vacances de la Couronne, un système de régence existe. Les «conseiller­s de l’Etat» peuvent être nommés pour remplacer le roi. Ils incluent actuelleme­nt la reine Camilla, le prince William, la princesse Anne et le prince Edward, tandis que Harry (son second fils) et Andrew (son frère cadet) sont désormais exclus de la liste.

Il n’est cependant pas question d’un tel remplaceme­nt pour l’instant. Alors que la reine Elisabeth II était devenue très frêle sur la fin de sa vie, jamais un tel mécanisme n’avait été enclenché. Charles, alors encore prince, avait simplement pris de plus en plus souvent sa place dans les cérémonies officielle­s, devenant de facto un quasi-régent, mais sans jamais le dire ou le reconnaîtr­e officielle­ment.

Le prince Harry, qui s’est pourtant brouillé avec son père et son frère, a annoncé avoir parlé à son père par téléphone. Il rentrera à Londres dans les prochains jours pour lui rendre visite.

Charles III n’a aucun rôle politique réel au Royaume-Uni, mais en tant que chef de l’Etat, gouverneur de l’Eglise d’Angleterre, et leader du Commonweal­th, son importance constituti­onnelle n’est pas neutre. Tous les leaders politiques britanniqu­es lui ont immédiatem­ent souhaité un bon rétablisse­ment. ■

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