Le Temps

Premier bilan positif pour la régulation proactive du loup

- MARIE-AMAËLLE TOURÉ @MarieMaell­e

Les autorités se sont montrées satisfaite­s des résultats obtenus depuis l’entrée en vigueur du tir préventif autorisé par la Confédérat­ion. Au total, 27 canidés ont été abattus dans le canton

Vingt-sept loups abattus en deux mois: l’heure était au bilan hier pour les autorités valaisanne­s, qui ont fait part de leurs premières conclusion­s depuis l’entrée en vigueur de l’autorisati­on par la Confédérat­ion de tirs préventifs. Entre le 1er décembre et le 31 janvier, 27 animaux issus de cinq meutes différente­s ont ainsi été tués dans le cadre de la régulation proactive. Au début de l’opération, le canton avait estimé que celle-ci serait déjà «un grand succès» si le Valais parvenait à supprimer «entre 10 et 15 loups» en décembre et janvier. In fine, 23 tirs ont été réalisés par les gardes-faune profession­nels, accompagné­s par un groupe de soutien chasse, et quatre par des chasseurs titulaires de permis dans le cadre de leurs activités de chasse ordinaire.

Demande d’abattage de sept meutes

«Je remercie pour le travail qui a été fait, et tous les chasseurs qui ont participé», a félicité Frédéric Favre en conférence de presse à Sion. Le conseiller d’Etat, chef du Départemen­t de la sécurité, des institutio­ns et du sport a, en prélude, tenté de désamorcer la dimension passionnel­le qui entoure la question du loup. «Notre but est de minimiser les conflits afin qu’une bonne cohabitati­on s’installe entre ce grand prédateur, la population valaisanne et les autres espèces, a-t-il lancé. Il n’y a pas de débat pour ou contre le coup.

Il s’agit de questions sécuritair­es et non idéologiqu­es», a-t-il insisté.

En 2023, 71 loups ont été identifiés sur le territoire cantonal, contre 51 en 2022. La même année, 401 animaux de rente ont été tués par le prédateur, dont 248 dans le Haut-Valais (pour 92 attaques) et 153 dans le Valais romand (pour 58 attaques). Frédéric Favre avait alors ordonné quatre tirs individuel­s, ces derniers ayant débouché sur l’abattage de quatre loups dans le cadre de la régulation réactive.

Effet suspensif le temps de la procédure

Avec l’entrée en vigueur de la régulation proactive, le canton avait posé, le 15 novembre dernier auprès de l’Office fédéral de l’environnem­ent (OFEV), une demande d’autorisati­on d’abattage de sept meutes sur les 13 que compte le Valais, représenta­nt au moins 34 loups. L’OFEV avait alors donné son accord pour ces sept meutes localisées sur les territoire­s de Nanz, Augstbord, Hérens-Mandelon, Le Fou-Isérables, Les Toules, Les Hauts-Forts et le Chablais.

Un mois plus tard, le conseiller d’Etat Frédéric Favre avait dû ordonner l’arrêt des tirs s’agissant des meutes de Nanz, Le Fou-Isérables et Les Hauts-Forts à la suite d’un recours déposé par des organisati­ons de protection de l’environnem­ent auprès du Tribunal administra­tif fédéral, lequel avait alors accordé l’effet suspensif le temps de la procédure.

«Le concept développé en Valais est conforme à ce que nous attendions, le but est de retrouver cette bonne cohabitati­on», a souligné Frédéric Favre. Et de conclure: «Les premières mesures montrent que nous sommes sur la bonne voie, même si cela prendra plusieurs années.» ■

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