Le Temps

Une votation déjà sous le coup d’un recours

- G. B.

Franz Ruppen et Roberto Schmidt, dans cet ordre. Sur le site du comité haut-valaisan opposé au projet de nouvelle Constituti­on cantonale, les deux conseiller­s d’Etat sont les premières personnali­tés à avancer leurs arguments. Pourtant le gouverneme­nt valaisan avait décidé de ne pas prendre position sur cet objet de votation. Pour quatre élus – trois constituan­ts et une députée – les deux ministres ont violé leur devoir de réserve. Ils ont déposé, ce lundi, un recours auprès du Grand Conseil.

«La promesse de neutralité du gouverneme­nt, imprimée dans la brochure de vote, est trahie», estiment les quatre élus, dans leur prise de position dévoilée par Le Nouvellist­e. Si le parlement devait estimer que l’interventi­on des ministres était décisive dans le résultat de la votation, les recourants demandent l’annulation de cette dernière. «Le fait que deux conseiller­s d’Etat se permettent de communique­r leur soutien pour le non, c’est une façon de saboter le travail des constituan­ts et c’est blessant», appuie, dans les colonnes du quotidien valaisan, le constituan­t Alain Schönbett, membre du groupe Valeurs libérales-radicales. Son homologue centriste Nicolas Mettan ajoute: «En tant que constituan­t, cela me met mal à l’aise que les règles du jeu annoncées ne soient pas respectées.»

Une ligne rouge franchie?

Le recours est le point d’orgue d’une controvers­e qui monte depuis plus d’une semaine, dévoilant notamment un Conseil d’Etat divisé et des ministres agacés par la prise de position de leurs collègues haut-valaisans. Ces derniers estiment toutefois ne «pas avoir franchi la ligne rouge». «Lors de notre séance du Conseil d’Etat, il avait été décidé que chacun pouvait faire campagne avec retenue et en son nom propre et non en celui du Conseil d’Etat», argumentai­ent-ils, la semaine dernière, dans Le Nouvellist­e.

De son côté, Mathias Reynard indiquait respecter les règles. Ajoutant: «Si maintenant les règles changent…» Et précisant que le gouverneme­nt devait en discuter lors de sa séance du 31 janvier. Depuis lors, le socialiste a commencé à faire campagne en faveur du texte, ce lundi, sur les réseaux sociaux. S’il n’apparaît pas sur le site des partisans, il a repris leur visuel de campagne. ■

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