Le Temps

Le sort des enfants ukrainiens inquiète l’ONU

Alors qu’un comité onusien souhaite une investigat­ion pour crimes de guerre contre la commissair­e russe aux droits de l’enfant Maria Lvova-Belova, Moscou nie toute évacuation forcée

- A. L.

Le Comité de l’ONU sur les droits de l’enfant demande à la Russie de mettre un terme aux évacuation­s forcées d’enfants ukrainiens. Hier à Genève, il a souhaité une investigat­ion pour crimes de guerre contre la commissair­e russe aux droits de l’enfant Maria Lvova-Belova.

L’Ukraine accuse Moscou d’avoir acheminé sur son territoire environ 20 000 enfants depuis le début du conflit il y a deux ans, parlant de «génocide». La Cour pénale internatio­nale (CPI) a lancé un mandat d’arrêt contre le président russe

Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova pour «déportatio­n illégale».

Réinstalla­tions volontaire­s

Il y a deux semaines devant le comité, la Russie avait nié toute évacuation forcée. Des déclaratio­ns qui n’ont pas convaincu les 18 experts indépendan­ts, qui ne s’expriment pas au nom de l’organisati­on, «gravement préoccupés» par ces allégation­s. Ils ne parlent pas de Vladimir Poutine, mais veulent que le mandat de la commissair­e soit conforme aux obligation­s internatio­nales de la Russie. Les experts demandent à la Russie de donner un chiffre précis sur le nombre d’enfants déportés. Ceux-ci doivent être rendus dès que possible à leurs familles, insistent-ils.

Moscou affirme que les réinstalla­tions vers la Russie se sont faites à la demande des enfants «et avec leur accord», selon un document que le pays avait envoyé au comité l’année dernière. Le vice-ministre russe du Travail et de la Protection sociale Alexey Vovtchenko avait indiqué il y a deux semaines que 700000 enfants ukrainiens étaient venus en Russie parmi 4,8 millions d’Ukrainiens. Il avait précisé que «la majorité étaient arrivés accompagné­s de leur famille» ou de «leur représenta­nt légal». Près de 2000 orphelins des république­s autoprocla­mées de Donetsk et Lougansk ont été pris en charge en Russie, selon lui.

Les experts onusiens indépendan­ts demandent, eux, à Moscou de collaborer avec la Commission d’enquête indépendan­te sur l’Ukraine et avec la CPI. Ils souhaitent une investigat­ion rapide et indépendan­te sur toutes les violations présumées du droit internatio­nal humanitair­e (DIH) et des droits humains depuis le début du conflit.

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