«After The Trial»

La sympathique série australienne After The Trial ne ressemble pas vraiment à la manière dont Arte la présente. Au moins au début. La première saison intitulée «Après le jugement: les jurés enquêtent» narrerait les doutes qui saisiraient des jurés après qu'ils ont proclamé non coupable une femme suspectée de meurtre.

En fait, cela commence presque à l'inverse: parmi l'ensemble du jury, nous suivrons quatre de ses membres qui, d'abord, se rapprochent de l'accusée – contrevenant allègrement aux règles qui leur avaient été imposées. Emmené par Clara (l'amusante Michelle Lim Davidson), celle qui fut leur présidente pendant la procédure, le quatuor va jusqu'à se faire inviter à dîner chez Heidi (Tess Haubrich), la non-condamnée. Le lendemain, le magasin de l'ex-mari de Clara brûle, ce qu'elle avait dit souhaiter au détour d'une discussion…

Là, le doute s'instille. Il va évoluer par vagues, refluer parfois – ou alors, le soupçon portera sur une autre personne, voire l'un des jurés lui-même –, mais revenant sans cesse… En réalité, Heidi a-telle néanmoins tué sa patronne?

Pour cette mini-série enlevée au bref générique de type Belle Epoque, les créateurs Ellie Beaumont et Drew Proffitt optent en faveur d'un ton alerte, même souvent comique. Les épisodes sont assez ramassés mais cela permet d'explorer un peu la vie des quatre citoyens réquisitionnés par la justice, de montrer leur vie privée, d'esquisser même une amourette entre deux d'entre eux.

Le fond demeure dramatique, puisqu'il s'agit de savoir si Heidi est une assassine, voire une multi-tueuse, mais After The Trial réussit à garder une tonalité gaie, façonnant une sorte de farce post-tribunal. Le comique ambiant n'empêche toutefois pas, par touches légères, de poser la question de la responsabilité humaine et individuelle dans les systèmes judiciaires par jurys, et le poids que ces longues journées, voire semaines, de procès exercent durablement sur de simples quidams non préparés à une telle décision. N. Du. ■

Une mini-série d'Ellie Beaumont et Drew Proffitt (2022). A voir sur Arte.tv et l'app jusqu'au 30 avril.