Le monde à portée de main
Comment résister au désir d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs? Des livres joliment illustrés incitent à cultiver cette curiosité le coeur léger Voici Grindille, Snorri et Yoko qui emménagent à bord d’une nouvelle maison: un bus anglais. Cela les changera de leur terrier. On ignore s’ils le savent, mais le bus est arrimé à un manège qui tourne, tourne… un peu trop. Hop, changement de direction, les voilà partis sur la route à destination des montagnes. En chemin, ils s’arrêtent pour accueillir de nouveaux passagers. Il y a l’ours Kersanton avec son énorme sac à dos, puis les soeurs Pipistrelle, deux jeunes chauves-souris. Les rejoint aussi un inconnu, muet, en la personne d’un grand frigo qui leur propose de gourmands pique-niques et offre sa protection à un nouveau passager: un timide flocon de neige. Le voyage se poursuit. Certains restent, d’autres partent. Il aura duré le temps d’une journée. Quand la petite bande réalise qu’elle est à nouveau à son point de départ, elle décide d’aller voir l’océan. Dans cet éloge de l’amitié et de la liberté un peu hors temps, tout est possible grâce au pouvoir de l’imagination. Les personnages sont attachants, le texte et le dessin, un régal.
Etes-vous prêts à entrer dans ce paysage? Il est fait d’arbres, de rochers, d’animaux, de nuages. D’où vient-il? Comment s’est-il fait? Ah mais voilà Quelqu’un. Ce Quelqu’un plante quelque chose, puis il attend. Une maison sort de terre, il s’y installe. Fait-il désormais partie du paysage? En tout cas, il en prend soin. Un jour, il salue les arbres, l’oiseau, embarque sa maison sur son dos et s’en va. Peut-être veut-il aller au bout du paysage… Quelle est la place de l’humain dans son environnement? A la faveur de découpages colorés et d’un dialogue qui ne manque pas de légèreté, Tony Durand sensibilise les enfants à une question ô combien essentielle.
Oui, le monde est immense, surtout quand on est petit. Dans la maison, le bambin trouve les moyens à sa portée pour se hisser et découvrir ce qui l’entoure. Sur ce tableau, il y a une montagne et, au-dessus, le ciel. S’il regarde par la fenêtre, c’est l’univers qui s’offre à lui. Encore faut-il y arriver. La chaise devient montagne elle aussi qui permet de grimper pour observer. Que c’est beau! La bouche de notre petit s’en arrondit en lune. A l’horizon apparaît la roue d’un vélo. Serait-ce Maman qui rentre? Vite, il sort la rejoindre dehors et les voilà qui s’enlacent.
La simplicité et la justesse du texte et des illustrations, en grande partie réalisés en découpages colorés, mettent cet album à la portée des petits et les rassurent. ■