Concert de mises en garde contre un assaut sur Rafah
Face à la perspective «terrifiante» d’une vaste offensive israélienne, les instances internationales et les EtatsUnis ont fait part hier de leur inquiétude
Face aux offensives israéliennes à Rafah, au sud de la bande de Gaza où se sont entassés plus d'un million de Gazaouis ayant quitté le nord de l'enclave peuplée de 2,2 millions d'habitants, les mises en garde se sont multipliées hier.
Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a relevé que la perspective d'une «véritable» offensive de l'armée israélienne à Rafah est «terrifiante». Il a ajouté que «compte tenu du carnage qui s'est déroulé jusqu'à présent à Gaza, on peut tout à fait imaginer ce qui va se passer à Rafah».
Porte-parole du Département d'Etat américain, Matthew Miller a abondé dans le même sens: «Sans un projet en ce sens qui soit crédible, et qu'ils [Israël, ndlr] soient en mesure de mettre à exécution, nous ne soutenons pas une opération militaire à grande échelle.»
Menaces de poursuites
Quant au procureur de la Cour pénale internationale, le Britannique Karim Khan, il a déclaré: «Je suis profondément inquiet des informations sur le bombardement et une potentielle offensive terrestre des forces israéliennes à Rafah. [...] Toutes les guerres ont des règles et les lois applicables aux conflits armés ne peuvent pas être interprétées de façon à les rendre creuses ou vides de sens.» Karim Khan a prévenu que ceux qui violent le droit international seront poursuivis.
L'opération menée dans la nuit de dimanche à lundi par l'armée israélienne a fait, à elle seule, une centaine de morts palestiniens, selon les chiffres du Hamas. Des bombes ont creusé d'immenses cratères dans le sol, des survivants fouillaient au matin les décombres, terrorisés à l'idée d'un assaut terrestre sur la ville où ils sont désormais piégés contre la frontière fermée avec l'Egypte. ■