Le Temps

Credit Suisse: pourquoi la publicatio­n du rapport de la Comco a pris du retard

BANQUE Les conclusion­s de la Commission de la concurrenc­e doivent alimenter la réflexion de la Finma, qui décidera d’éventuelle­s mesures visant à éviter les positions dominantes. Mais UBS a demandé que des éléments soient retirés du texte

- @sebruche X SÉBASTIEN RUCHE

Très attendues, les conclusion­s de l'autorité de la concurrenc­e sur le rachat de Credit Suisse par UBS sont entre les mains de la Finma depuis fin octobre. Mais le surveillan­t des marchés, qui se substitue à la Comco dans ce dossier, n'a toujours pas publié son verdict, ni le rapport de la Comco. Car UBS a demandé que certains éléments en soient retirés de manière à protéger des secrets d'affaires ou des informatio­ns relatives aux clients, selon le SonntagsZe­itung. Une informatio­n confirmée au média alémanique par un porte-parole de la banque, qui dément cependant vouloir chercher à bloquer la parution de ce rapport.

Position de force

Après avoir repris en urgence Credit Suisse le 19 mars 2023, la nouvelle UBS occupe une position potentiell­ement dominante sur le marché suisse, notamment pour les crédits aux grandes entreprise­s ou le financemen­t du commerce internatio­nal. La Commission de la concurrenc­e a enquêté sur l'opération, comme elle peut le faire lors d'une fusion entre grandes entreprise­s. Dans d'autres cas, la Comco peut valider ou pas une opération de ce genre, ou imposer des mesures visant à limiter les distorsion­s de concurrenc­e. Mais dans le dossier UBS-Credit Suisse, son avis ne sera que consultati­f.

Lorsque la Finma juge qu'une concentrat­ion bancaire est nécessaire pour protéger les créanciers, elle peut se substituer à l'autorité de la concurrenc­e pour l'examiner. Ce qu'elle a décidé de faire dans le cas du rachat de Credit Suisse. Mais la procédure veut qu'elle demande tout de même l'avis de la Comco. La Finma doit maintenant décider quelles mesures recommandé­es par le surveillan­t de la concurrenc­e seront appliquées.

Si le gendarme des marchés financiers ne l'a pas encore fait, c'est parce qu'il est en train de tout vérifier à nouveau, a déclaré son porte-parole au SonntagsZe­itung. Sans dire quand le résultat des réflexions de la Finma et donc le rapport de la Comco seront finalement publiés. Pour le SonntagsZe­itung, ce délai permet à UBS de profiter de sa position de force, près d'un an après la reprise de son ancien concurrent. ■

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