Le Temps

Une autoroute Lausanne-Genève plus fluide, plus sûre et plus silencieus­e

- PHILIPPE MEISTER, CORSEAUX (VD)

Comme le relève Monsieur Fantino, directeur de RouteSuiss­e (Le Temps du 01.02.2024), notre réseau autoroutie­r, planifié dans les années 1960, a atteint depuis longtemps ses limites de capacité, avec pour conséquenc­e son lot de bouchons et un important report de trafic sur les routes secondaire­s. La population est partagée entre ceux qui préconisen­t de gros investisse­ments pour des voies supplément­aires et ceux qui refusent d’entrer en matière. Ces derniers voudraient garder deux voies et les bouchons, en espérant provoquer un report sur les transports publics.

Sur l’Arc alémanique, une alternativ­e simple et efficace existe pourtant. Elle permettrai­t de gagner dix ans, d’économiser des milliards et des hectares de terrain agricole: il suffirait de redistribu­er la surface autoroutiè­re actuelle sur 2x3 voies de 3,4 m de largeur, sans bande d’arrêt d’urgence continue (des espaces seraient aménagés chaque fois que le terrain le permettrai­t). Du fait des trois voies sans BAU, une seule concession est nécessaire: passer aux 100 km/h, comme sur Lausanne-Morges, lorsque la BAU est ouverte au trafic.

L’utilité actuelle de l’autoroute LausanneGe­nève n’est plus de pouvoir rouler à 120 km/h pour gagner 5 minutes, mais de pouvoir assurer des déplacemen­ts sans retards imprévisib­les. Les aspects positifs des 2x3 voies sur l’espace existant sautent aux yeux: mise en oeuvre très rapide (on gagne dix ans et des milliards de francs); diminution drastique des bouchons; diminution du bruit; diminution de la consommati­on d’essence et de la pollution (très élevées pendant les bouchons).

Une remarque pour conclure: il serait possible d’envisager la même solution qu’entre Lausanne et Morges (roulage autorisé sur la BAU avec signalisat­ion ad hoc), mais cette solution serait peu recommanda­ble: la BAU n’a pas une largeur suffisante, les camions n’y sont pas à l’aise. En outre, permettre de franchir une ligne continue, même si des feux verts l’autorisent, reste une solution boiteuse, peu compréhens­ible pour les automobili­stes de passage.

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