Des chansons qui les ont marqués

Philippe Soltermann

«Salut les amoureux, de Joe Dassin: cette chanson me bluffe par son efficacité. «On s’est aimé comme on se quitte, tout simplement sans penser à demain, à demain qui vient toujours un peu trop vite…» Boum, boum, boum… La musique est toujours un peu difficile, mais Joe Dassin est assez troublant en tant que parolier.

En vrac, il y a aussi Sentiments numériques revisités et Je t’en remets au vent, d’Hubert-Félix Thiéfaine. Certaines chansons de Léo Ferré sont aussi redoutables, à l’image de La Vie d’artiste. Côté anglophone, je pense à Do You Love Me?, de Nick Cave & The Bad Seeds, ou encore à Neil Young. Souvent cela me revient par une phrase ou un couplet qui tout d’un coup met des mots sur un sentiment comme ce «j’ai envie de l’embrasser» dans Bar de nuit, de Sandor.

Sandor

Je t’aime… moi non plus, de Jane Birkin et Serge Gainsbourg: cette réponse est tellement bizarre, elle m’a beaucoup questionnée: est-ce qu’elle signifie moi aussi, ou moi pas? C’est une des premières chansons où je me suis dit l’amour, c’est deux personnes. Quand on est jeune, on ne perçoit pas forcément la part amoureuse de l’autre.

Quand tu serres mon corps, de Pacifique. J’ai eu un coup de foudre simultané pour la chanson et pour la chanteuse. Les paroles disent la soumission dans le sentiment amoureux. C’est un peu cucul la praline, mais au fond, cette chanson exprime très bien tout ce que l’on essaie d’exposer dans Les amoureux c’est vulgaire. Elle a un côté niais, ou daté, mais elle me bouleverse.»

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