Le Temps

L’ouverture des négociatio­ns avec Bruxelles remporte un large soutien

- LE TEMPS AVEC L’ATS

Après consultati­on, le Conseil fédéral est adoubé dans son projet d’ouverture de pourparler­s avec l’Union européenne, même si plusieurs acteurs demandent encore des améliorati­ons. L’UDC est le seul parti à s’opposer à un accord

La Conférence des gouverneme­nts cantonaux, les commission­s parlementa­ires, les associatio­ns économique­s, les partenaire­s sociaux, l’Union des villes suisses et la plupart des partis soutiennen­t le projet du Conseil fédéral de négocier un accord avec l’UE.

Le gouverneme­nt prévoit de négocier un paquet complet avec des accords dans plusieurs domaines. Dans le domaine de la protection des salaires, tout le monde s’accorde sur le principe «à travail égal, salaire égal sur un même site». Mais les syndicats en particulie­r et l’Union patronale suisse souhaitent des garanties supplément­aires en matière de réglementa­tion pour les frais et dépenses.L’Union syndicale suisse (USS) demande en outre que le délai d’annonce préalable pour les travailleu­rs détachés ne soit pas raccourci. Le paquet de négociatio­ns comprend également un accord sur l’électricit­é avec l’UE. Il est censé garantir la stabilité du réseau et la sécurité de l’approvisio­nnement. Lors de la consultati­on, plusieurs milieux disent craindre que le marché de l’électricit­é ne soit libéralisé dans son ensemble. Les partenaire­s sociaux et les commission­s parlementa­ires demandent que les ménages et les PME puissent rester dans le service universel même en cas de libéralisa­tion du marché. L’Associatio­n des entreprise­s électrique­s suisses (AES) plaide en revanche pour le moins d’interventi­ons réglementa­ires.

Libre circulatio­n des personnes

Dans le dossier de la libre circulatio­n des personnes, la Conférence des cantons ne veut pas que ce principe conduise à des abus du système social suisse. Une commission parlementa­ire aimerait empêcher la perception illégale ou indésirabl­e de prestation­s sociales en Suisse. L’accord sur les transports fait également l’objet de critiques dans le domaine ferroviair­e. L’horaire cadencé ainsi que l’intégratio­n tarifaire dans le trafic ferroviair­e doivent être maintenus, exigent les cantons. L’USS craint en outre un démantèlem­ent du service public. Les associatio­ns économique­s soulignent, elles, l’importance d’un accès aussi libre que possible au marché intérieur de l’UE. Il faut pour cela une reconnaiss­ance mutuelle des évaluation­s de conformité pour que les produits suisses puissent être exportés librement vers l’UE. En outre, la libre circulatio­n des personnes est essentiell­e alors que certains secteurs font face à la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée.

«Un traité de soumission»

L’UDC, en revanche, qualifie les négociatio­ns de «traité de soumission à l’UE». Avec l’accord envisagé, la Suisse devrait reprendre «automatiqu­ement» le droit de l’UE et accepter des juges étrangers avec la Cour de justice européenne. Le parti estime que la prospérité de la Suisse est menacée.

Le Conseil fédéral adoptera probableme­nt le mandat de négociatio­n définitif en mars. Les Etats membres de l’UE doivent encore l’approuver. Du côté de l’UE, la Commission sera responsabl­e des négociatio­ns avec le Conseil fédéral. Elle a déjà annoncé qu’elle souhaitait parvenir à une conclusion avant la fin de la législatur­e, qui dure jusqu’à l’automne 2024. ■

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