Le Temps

Un choc initial pour les sociétés ciblées

Les entreprise­s attaquées par Hindenburg Research ont connu des fortunes diverses en bourse. Beaucoup ont souffert, la plupart s’en sont remises, d’autres pas, comme le (prétendu) constructe­ur de camions électrique­s Nikola

- S.RU.

Depuis sa création en 2017, Hindenburg Research n’a pas hésité à s’attaquer à des sociétés menées par des milliardai­res. Ciblé en janvier 2023, Gautam Adani avait vu son congloméra­t indien perdre près de 150 milliards de dollars de capitalisa­tion boursière, avant d’en récupérer la moitié.

Notamment après que la justice indienne a décidé en mars dernier que les enquêtes sur ce groupe tentaculai­re pouvaient cesser. Entretemps, Adani avait réduit le niveau d’endettemen­t de son empire, répondant indirectem­ent à l’une des critiques de Hindenburg.

Toujours en 2023, l’activiste avait affirmé que le cocréateur de Twitter Jack Dorsey gonflait le nombre d’utilisateu­rs de sa société de technologi­e financière Block, et trompait donc les investisse­urs. Le titre avait chuté d’environ 15% le jour même, un recul ramené à 6% après un an.

L’issue a été moins favorable pour Nikola, le constructe­ur américain de camions électrique­s et à hydrogène, décrit comme une fraude complexe reposant sur des dizaines de mensonges, en septembre 2020. Le jour de la publicatio­n du rapport de Hindenburg, l’action Nikola avait chuté de 77%; un an après, son recul s’établissai­t à -11%. D’un sommet de 34 milliards de dollars, la capitalisa­tion de l’ex-start-up est tombée à moins de 900 millions.

De la prison ou un pactole boursier

Son patron a été condamné pour fraude en octobre 2022, écopant finalement de 4 ans de prison. L’homme d’affaires avait exagéré les avancées de sa société et il s’est avéré que le camion que l’on voyait avancer majestueus­ement et silencieus­ement dans une vidéo de promotion avait en réalité été lancé sur une route en pente.

Sur 27 sociétés dénoncées par Hindenburg, Mullen Automotive a encaissé le plus important choc immédiat, perdu 96% en bourse le jour des révélation­s, selon des données compilées par Bloomberg. Un an après, l’action du constructe­ur de véhicules électrique­s californie­n n’affichait plus que 2,7% de recul.

Douze de ces 27 sociétés, souvent actives dans les technologi­es, ont perdu plus de 50% après un jour, avant que leur action remonte pour limiter la baisse entre -10 et -30% après un an. Deux autres entreprise­s ont vu leur action progresser le jour des assertions de Hindenburg, et poursuivre leur ascension sur un an.

Trois autres, enfin, se sont littéralem­ent envolées après un rapport de Hindenburg, malgré un recul initial, certes limité. Le cours de l’une d’elles, J2 Global, a pratiqueme­nt doublé et celui de NexTech AR presque triplé dans l’année suivante.

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