Le Temps

Avec «Madame Web», Sony tisse sa toile

CINÉMA Dérivé de «Spider-Man», le film peu inspiré de S.J. Clarkson raconte l’histoire de Cassandra Webb, une ambulanciè­re de Manhattan. A noter que le long métrage comporte toutefois une scène essentiell­e pour les fans de super-héros

- NORBERT CREUTZ Madame Web, de S.J. Clarkson (Etats-Unis, 2024), avec Dakota Johnson, Tahar Rahim, Sydney Sweeney, Isabela Merced, Celeste O’Connor, Andrew Scott, Emma Roberts, 1h57.

La décadence des films de super-héros amorcée avec les années covid se précise de film en film. La preuve avec Madame Web, soit, après les affreux Venom, une nouvelle tentative de Sony pour créer son propre univers à partir de ses droits sur le personnage de Spider-Man et d’un accord avec Marvel/Disney.

Les fans poussent déjà des cris d’orfraie, mais à vrai dire, le résultat n’est pas pire que les dernières sorties du genre (Morbius, The Flash, Blue Beetle, etc.), toutes décevantes, soit dit en passant. Toutefois, son principal atout réside en la personne de Dakota Johnson dans le rôle de Cassandra Webb, urgentiste à New York qui se découvre la capacité de déjouer des menaces immédiates apparues sous forme de visions.

Comme trop souvent, la fille de Melanie Griffith et Don Johnson s’avère meilleure que le matériau qu’on lui offre.

Celui-ci commence comme une banale aventure de jungle amazonienn­e, dans laquelle une scientifiq­ue, la mère de Cassie, se fait voler une précieuse araignée par Ezekiel Sims (Tahar Rahim, vous ici?), le principal antagonist­e du film.

Scénario et réalisatio­n, désormais confiés à des tâcherons, conspirent à égalité à ce nouvel échec industriel

Trente ans plus tard, en 2003, ce dernier est à New York un homme riche et mystérieux, bien décidé à éliminer trois adolescent­es qui, devenues super-puissantes, pourraient le tuer dans l’avenir. Cassie va donc voler à leur secours avant de comprendre que tout est lié… Scénario et réalisatio­n, désormais confiés à des tâcherons, conspirent à égalité à ce nouvel échec industriel.

En réalité, plus grand-chose ne distingue un tel film d’un épisode de série consacrée à ces mêmes super-héros. Sous prétexte de féminisme, c’est la Britanniqu­e S.J. Clarkson (vingt ans de télé derrière elle) qui s’y colle tandis que, par souci de ciblage, la star se retrouve baby-sitter de futures héroïnes «issues de la diversité» (comme Brie Larson dans The Marvels).

Entre deux scènes d’action standard parasitées par des placements de produits éhontés, on assistera cependant sans crier gare à un événement majeur: la naissance de Peter Parker, alias Spider-Man, attestée par la présence de son oncle Ben (Andrew Scott), le… collègue urgentiste de Cassandra. Wow!

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