Le Temps

Genève rallume la flamme des grands soirs

En difficulté en National League, les champions de Suisse ont la possibilit­é de remporter la finale de la Champions League ce mardi soir aux Vernets contre les Suédois de Skelleftea AIK. Pour l’organisate­ur, ce match très attendu est déjà une victoire

- LAURENT FAVRE @LaurentFav­re X

Les veilles de grandes batailles sont souvent mornes. Chacun rassemble ses énergies, compte ses forces et économise ses paroles. Dans ces heures où se mêlent des sentiments de doute et d’espérance, on communique par des regards et des gestes plus que par des mots. Il faut bien parler, pourtant, pour ceux qui attendent également mais qui ne pourront pas se jeter à corps perdu dans la libération de l’action.

A la veille de la finale de la Champions Hockey League (CHL), qui opposera mardi soir (19h30) Genève-Servette au Skelleftea AIK, coachs et capitaines des deux équipes sont venus répéter les mêmes éléments de langage: notre équipe est confiante, en bonne forme, l’adversaire a une très bonne équipe et de grandes individual­ités, la finale se jouera sur l’envie, la discipline, la capacité à adopter le bon état d’esprit. Il y a néanmoins quelques nuances, différence­s, que chacun s’efforce de tourner à son avantage.

Genève-Servette joue à domicile, «ce qui est un gros plus» selon le capitaine genevois Noah Rod, alors que Skelleftea jouera son troisième match d’affilée en déplacemen­t, «ce qui renforce la cohésion entre nous», estime le capitaine suédois Jonathan Pudas. Skelleftea marche bien en Svenska Hockeyliga­n, «ce qui renforce notre confiance» assure l’entraîneur Robert Ohlsson, Genève-Servette péclote en National League «mais la Coupe d’Europe nous a chaque fois permis de retrouver l’état d’esprit des playoff de l’an dernier», souligne de son côté Jan Cadieux.

Sur les chaînes publiques

Un peu à l’écart dans cette salle de presse du Stade de Genève, qui quatre jours plus tôt accueillai­t à peu près le même nombre de médias pour le match de Conference League de football entre Servette et les Bulgares de Ludogorets, le CEO de la Champions Hockey League, Martin Baumann, observe ces échanges d’amabilités avec le détachemen­t de celui qui a déjà gagné. «Ce match à Genève, la présence d’une équipe suisse en finale, la retransmis­sion de la rencontre sur les chaînes de télévision publique suisse et suédoise sont les meilleures choses qui pouvaient arriver à la CHL», se réjouit-il, alors qu’une fan-zone pouvant accueillir 10 000 personnes sera installée sur le parking des Vernets.

La patinoire sera pleine, tous les billets vendus en trois minutes. La tribune de presse affiche complet, avec de nombreux déçus et des représenta­nts d’une douzaine de pays. Dans les loges, la CHL accueille 250 invités. Ses partenaire­s commerciau­x, mais aussi des représenta­nts des fédération­s sportives basées en Suisse romande. «Nous voulons échanger avec eux, tisser des liens», explique Martin Baumann, qui estime que le produit CHL est en plein développem­ent. «Le hockey reste un sport d’équipe et il nous faut travailler à mettre en avant des stars que le public a envie de découvrir. Mais nous avons battu des records de spectateur­s dans plusieurs pays, y compris dans des endroits insolites comme Belfast, et l’on commence à voir des fans se déplacer en masse pour soutenir leur équipe. Cette compétitio­n est en train de trouver sa crédibilit­é.»

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