Une ONG française porte plainte contre Nestlé Waters
Foodwatch poursuit la filiale du géant veveysan au Tribunal judiciaire de Paris pour neuf infractions. Elle lui reproche d’avoir trompé les consommateurs en traitant illégalement ses eaux en bouteille
«Personne, pas même une multinationale comme Nestlé, n’est au-dessus des lois», dénonçait hier l’association de défense des consommateurs dans un communiqué. Foodwatch s’appuie sur une enquête de Radio France et du journal Le Monde, qui ont révélé fin janvier que la filiale de Nestlé avait eu recours «à des systèmes de traitement de l’eau tels que des filtres à charbon ou des filtres UV» pour ses marques Perrier – dont la source se situe dans le sud de la France – mais aussi Vittel, Hépar et Contrex, prélevées dans les Vosges. Chez Nestlé Waters, «ce sont 100% des marques qui sont concernées par l’utilisation de traitements interdits», ajoute l’ONG, qui pointe aussi le groupe français Sources Alma.
Complaisance de la France
Pour Foodwatch, «la fraude aux eaux filtrées illégalement est comparable au scandale de la viande de cheval il y a une dizaine d’années». Celle-ci souligne qu’«il y a clairement une infraction à la réglementation, tromperie des consommateurs, gain économique et intention de tromper puisque les entreprises ont dissimulé les procédés de filtration aux contrôleurs et se sont bien gardées de donner les informations aux consommateurs ou aux distributeurs», écoulant «leurs produits pourtant non conformes pendant des années en France mais aussi probablement sur le marché intérieur européen».
L’organisation «questionne aussi la complaisance de la France, mouillée dans cette affaire depuis plusieurs années, qui aurait dû alerter les autorités européennes et les autres Etats membres importateurs de ces eaux». Elle a interpellé par courrier la commissaire européenne à la Santé et la Sécurité alimentaire.
Une enquête préliminaire pour tromperie a déjà été ouverte à une date non précisée par le parquet d’Epinal, dans les Vosges, pour tromperie à l’encontre de Nestlé Waters.
Sollicité par l’agence AWP, Nestlé Waters dit ne pas être «en mesure de commenter davantage pour le moment» cette plainte apprise par les médias.
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