Le Temps

L’Etat ne devrait pas payer pour Simon Brandt

En sa qualité d’analyste au sein de la police, l’élu genevois demandait à bénéficier d’une prise en charge des frais occasionné­s par de multiples procédures. La Chambre administra­tive confirme le refus du Départemen­t des institutio­ns et du numérique

- FATI MANSOUR @fatimansou­r

XNouvel échec pour Simon Brandt. L’ancien député PLR, qui avait été engagé au secrétaria­t général du Départemen­t de la sécurité et de l’économie du temps où celui-ci était dirigé par Pierre Maudet, puis promu adjoint scientifiq­ue et transféré au service des analyses stratégiqu­es de la police, demandait que ses frais de défense soient pris en charge par l’Etat et par l’assurance protection juridique qui couvre ses employés. Après un premier refus, l’intéressé s’est adressé à la Chambre administra­tive. L’arrêt, daté du 6 février dernier, conclut que «le recours est entièremen­t mal fondé et doit être rejeté».

C’est un «petit volet» d’une affaire qui secoue la République depuis bientôt cinq ans. Rappelons que Simon Brandt, suspecté d’avoir transmis un rapport confidenti­el à la presse (il a été acquitté sur ce point) et d’avoir profité de son poste pour tirer des renseignem­ents de journal de bord de la police (un classement a été prononcé) avait été arrêté et fouillé intégralem­ent. Pour ce traitement qualifié de disproport­ionné, l’élu avait reçu un tort moral de 2000 francs. Il demandait plus d’un million, notamment pour dommage économique, attribuant sa non-élection au Conseil administra­tif de la ville de Genève à ses déboires pénaux.

Conditions pas réunies

Parallèlem­ent, Simon Brandt a déposé plainte pénale pour abus d’autorité contre le policier qui a procédé à sa fouille et contre le procureur général qui avait ordonné les opérations. Sans succès au niveau cantonal. Le Tribunal fédéral doit encore se prononcer. Le 17 mars 2023, il s’est adressé au départemen­t concerné pour que ses frais et honoraires d’avocat soient pris en charge. Refus de l’autorité qui estime que les conditions ne sont pas réunies.

Les juges vont dans le même sens. Simon Brandt aurait dû solliciter l’accord préalable du départemen­t. De plus, «il estime à tort que l’affaire ayant abouti à son arrestatio­n aurait été déclenchée par des individus qui lui en voulaient […] Or, c’est l’Etat (et non pas des tiers) qui a engagé la première procédure […] à la suite d’une découverte fortuite». Enfin, les soupçons étaient «la conséquenc­e de l’exercice supposé inadéquat de son activité politique» et pas de ses fonctions. Pour toutes ces raisons, la Chambre administra­tive estime que l’Etat n’a rien à prendre en charge. Cette décision peut faire l’objet d’un recours au Tribunal fédéral.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland