Pour une formation continue plurielle
Dans un monde en constante évolution, est-il encore pertinent pour une entreprise d’investir dans la formation continue de ses collaborateurs et collaboratrices? Coûts de formation et temps mis à disposition représentent près de 1% des dépenses en personnel des entreprises en Suisse. Quels sont les fruits de cet investissement? Quelles formes revêt la formation continue en 2024? L’unique enjeu à considérer réside-t-il véritablement dans le développement des compétences?
Loin du schéma archaïque d’un enseignement prodigué ex cathedra, la formation en entreprise prend aujourd’hui différentes formes, combinant souvent une approche digitale et un format plus classique, en présentiel. L’approche se veut parfois ludique; c’est notamment le cas des serious games, qui utilisent les mécanismes du jeu pour générer des marqueurs émotionnels et renforcer les apprentissages.
Au-delà de la formation continue, les entreprises promeuvent aujourd’hui le développement des compétences par de multiples canaux. Les ateliers interactifs, le mentorat ou le tutorat en sont des exemples. Des mises en situation ciblées avec un accompagnement adapté représentent également un volet important du développement des compétences.
La clé d’un développement continu des compétences réside probablement dans une stratégie qui conjugue ces différentes approches. Seule la diversification des méthodes permet de mieux répondre aux besoins évolutifs des organisations et aux modes d’apprentissage pluriels de leurs collaborateurs et collaboratrices.
N’est-ce pas la transposition des connaissances acquises lors de la formation dans la réalité de la pratique professionnelle qui constitue aujourd’hui le défi principal de la formation continue? Les jours de formation représentent souvent une parenthèse dans un quotidien souvent chargé. Au-delà de la dimension d’apprentissage, ces journées permettent le plus souvent de renforcer son réseau professionnel, intraou inter-entreprise. Elles peuvent également être perçues comme un signe de reconnaissance, en particulier lorsque l’entreprise cofinance une formation certifiante.
Dans ce contexte, le retour sur investissement de la formation continue passe par un engagement fort de la personne formée mais également de son encadrement. Quels sont les objectifs professionnels attendus? Quelles opportunités seront proposées à la personne formée pour mettre en oeuvre les connaissances acquises? Ces points sont essentiels pour que la formation continue ne soit pas une parenthèse heureuse et onéreuse, mais un facteur clé du développement des compétences et de la performance.
Ainsi, si la formation continue n’est pas le seul vecteur d’acquisition de compétences, elle demeure une composante essentielle de leur construction, qui requiert un engagement de toutes les parties prenantes. N’est-ce pas Henri Ford qui disait que «La seule chose pire que de former vos employé·e·s et les voir partir est de ne pas les former et de les voir rester»? Cette assertion semble aujourd’hui conserver toute sa pertinence!
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