Le Temps

Dieter Vranckx quitte Swiss après l’avoir pilotée à travers les turbulence­s du covid

Après trois ans à la tête de la compagnie aérienne, son actuel directeur général va prendre la position de directeur commercial de la maison mère, Lufthansa. Il avait rejoint la filiale nationale en pleine pandémie

- ÉTIENNE MEYER-VACHERAND @etiennemey­va

Il était arrivé en plein coeur de la pire crise de l’histoire de l’aviation, il repart en laissant derrière lui une compagnie qui a repris son envol. Dieter Vranckx quittera son poste de directeur général de Swiss pour devenir directeur commercial de Lufthansa, la maison mère de la compagnie aérienne, au 1er juillet 2024. La recherche d’un remplaçant a été lancée et le patron sur le départ conservera une place de vice-président du conseil d’administra­tion, a précisé Swiss jeudi soir.

De longues négociatio­ns sociales

Dieter Vranckx avait pris la tête de Swiss en janvier 2021, en remplaceme­nt de Thomas Klühr. Il dirigeait auparavant la compagnie belge Brussels Airlines, une autre filiale du groupe Lufthansa. Swiss perdait alors de l’argent quotidienn­ement du fait de la paralysie du trafic aérien mondial provoquée par la pandémie et venait d’achever une année 2020 marquée par une perte de 654 millions de francs.

Sous la direction de Dieter Vranckx, la compagnie a rapidement repris de l’altitude. Dès 2022, elle retrouvait les chiffres noirs malgré le début de la guerre en Ukraine qui est venue à son tour perturber le trafic aérien. Durant la crise sanitaire, Swiss a bénéficié d’une ligne de crédit cautionné à 85% par la Confédérat­ion pour un montant maximal de 1,5 milliard de francs. La compagnie a finalement utilisé moins de la moitié de cette somme. En mai 2022, Swiss annonçait le remboursem­ent anticipé de ce prêt.

Le pilotage de la compagnie durant ces trois années s’est aussi accompagné d’un intense dialogue social pour Dieter

Pour 2024, la compagnie s’attend à avoir retrouvé 95% de ses capacités de 2019

Vranckx. Le directeur général a notamment dû gérer l’adaptation des conditions de travail durant la crise sanitaire. Parmi les mesures prises, le licencieme­nt de 500 personnes. Dans une interview donnée au Temps en novembre, il affirmait que 50% du personnel de cabine remercié durant la pandémie a finalement été réembauché dans les trois à six mois qui ont suivi la décision.

Accord avec le personnel

La restructur­ation de la compagnie s’est accompagné­e de longues négociatio­ns avec les différents personnels de la compagnie. En janvier dernier, Swiss et ses pilotes avaient trouvé un accord sur une nouvelle convention collective de travail (CCT). Ces discussion­s entre Dieter Vranckx et les représenta­nts des employés de la compagnie se sont achevées fin décembre avec l’approbatio­n d’une nouvelle CCT par les personnels de cabine, qui est venue mettre un point final à cette période de crise.

En novembre, la compagnie indiquait avoir enregistré le plus important résultat d’exploitati­on sur neuf mois de son histoire. Pour 2024, elle s’attend à avoir retrouvé 95% de ses capacités de 2019. ■

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