«House of Ninjas», le bon goût du «gyudon»
Ça paraît drôlement bon, le gyudon. C’est l’un des plats les plus populaires au Japon, disent les experts. Dans un bol, on place un fond de riz chaud que l’on couvre d’une préparation de jolies tranches de boeuf coupées très fines et sautées, préparées avec des oignons fondants ainsi que plusieurs sauces, soja, mirin (un saké très doux), dashi (un bouillon japonais), du gingembre… On peut y ajouter un oeuf mollet ou un jaune d’oeuf cru, lequel rajoute une texture onctueuse.
Le gyudon fait partie de la famille des donburi, ces plats répandus basés sur une couche de riz en fond de bol – lequel doit avoir au moins 15 cm de diamètre, fixent les puristes – qu’on couronne avec du poisson cuit ou cru, des tempuras ou du kimchi, les légumes fermentés coréens. Le site Oh mon Bento! parle d’un plat «délicieux et réconfortant» et l’assure: «De nombreux Japonais associent le gyudon à des souvenirs d’enfance [et] considèrent souvent le partage d’un bol de gyudon avec leurs proches comme un moment de réconfort et de chaleur». Haru (Kento Kaku), l’aîné de la famille Tawara, aime son gyudon avec le jaune d’oeuf cru. La jeune Karen Ito (Riho Yoshioka) préfère le kimchi. Ils se voient chaque soir dans le restaurant de
gyudon où Haru se restaure après sa tournée de remplissage de distributeurs de snacks. Elle triche un peu: elle est journaliste et voulait le rencontrer. Elle le relie à quelques affaires récentes dans la ville, des disparitions mystérieuses. De fait, les Tawara sont le dernier clan de ninjas, ou shinobi. Sauf qu’ils ont raccroché, le père y tient: il gère la distillerie familiale de saké, veut la transmettre à Haru, et s’accroche mordicus à l’idée d’une «famille normale». Le petit dernier y croit à peu près; il n’aurait pas, lui, de pouvoirs dus à l’entraînement ninja, mais il est curieux… La famille a connu un traumatisme avec la perte du grand frère lors de combats. Et voilà qu’un clan hostile se manifeste. En parallèle, le jeune homme-oeuf-cru-sur-le-gyudon et la journaliste-kimchi enquêtent sur une secte dont le leader connaît visiblement très bien les Tawara…
Tout cela est bien compliqué, mais House of Ninjas se goûte peu à peu, loin des lourdeurs des super-héros, bien accrochée à sa ville et sa campagne japonaises, mais aussi à sa nostalgie de la culture pop nationale. Délicieuse et réconfortante.
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Une série de Dave Boyle avec Takafumi Imai, Kento Kaku et Yoshiaki Murao (2024), en huit épisodes de 55’. A voir sur Netflix.