Familles, je vous aime
Filiations, héritages et autres liens profonds tissent la trame de trois albums inspirés
Un enfant, lorsqu’il vient au monde, est fait de molécules héritées de ses ancêtres. Pourtant, la famille peut revêtir quantité de formes, naturelles ou choisies. En voici quelques exemples: une vieille dame entourée par ses animaux; une mère ayant recours à la procréation assistée; un couple sans enfants; deux mamans; deux papas; deux mamans et deux papas… Etirable à souhait, jamais figée, la famille englobe des générations, mais aussi des couleurs de peau, des religions, des rapprochements et des éloignements, des enfants adoptés pour toujours ou accueillis pour un moment.
Cet album documentaire est fort réussi. Débordant de sagesse et rassurant, sur un sujet parfois compliqué, il met de la poésie et du baume au coeur. En toute simplicité et avec générosité. Les illustrations sont à l’avenant. Deux lapins s’aiment. L’un est rouge, l’autre jaune. Ils mettent au monde un enfant qu’ils trouvent très beau, avec son pelage orange. Il grandit entouré d’amour, devient adulte et cherche celui qu’il aimera à son tour. Un jour, il rencontre un lapin vert avec qui il a un lapereau, puis d’autres, tous d’une couleur différente. A qui ressemblent-ils? Sans doute un peu à tous les membres de la famille.
Au moyen d’illustrations très graphiques et d’un texte simple, la filiation est ici abordée au sens large du terme. Car même s’il est question de parents, grandsparents, cousins, cousines dans cet éloge de la famille, il est beaucoup question de tolérance et de diversité. Chacun doit être accueilli et trouver sa place.
A sa naissance, Pio était aussi petit que les autres bébés. Mais rapidement, il s’est mis à grandir, grandir, grandir, tant et si bien qu’à 4 ans, il était en mesure d’attraper… les avions. Même si pour sa maman, il restait et resterait «son tout-petit». Pio s’accommodait de sa taille, jusqu’à un certain point. Les gens se plaignaient bien de sa maladresse, mais il était si gentil que tous l’aimaient. Seule la petite Nona l’ignorait. Il avait beau la couvrir d’attentions, elle ne semblait pas le remarquer, absorbée qu’elle était par ses livres. Jusqu’au jour où… C’est l’histoire d’un garçon géant qui tomba amoureux d’une fille toute petite.
Cet album coloré, réalisé à l’ordinateur, n’est pas sans évoquer de lointains contes russes. Cela lui confère rythme et gaieté. On aurait presque envie de le mettre en musique et de danser ou d’en faire une comptine!
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