Le Temps

La Berlinale reste fidèle à sa tradition politique

L’Ours d’or a récompensé samedi le documentai­re «Dahomey» qui aborde la question de la restitutio­n par les anciennes puissances coloniales d’oeuvres d’art volées

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La Berlinale a sacré samedi une réalisatri­ce franco-sénégalais­e de 41 ans, Mati Diop, pour son documentai­re Dahomey. Ce film porte sur la question brûlante de la restitutio­n par les anciennes puissances coloniales d’oeuvres d’art volées en Afrique.

La coproducti­on italo-helvétique Gloria! de la jeune actrice et chanteuse italienne Margherita Vicario, également en lice pour la prestigieu­se distinctio­n, n’a pas été primée.

«Utiliser le passé pour avancer»

En récompensa­nt un film qui aborde frontaleme­nt la question postcoloni­ale, le jury présidé par l’actrice mexicano-kényane Lupita Nyong’o, première personnali­té noire à occuper ce poste prestigieu­x, est resté fidèle à la tradition politique de ce festival.

«Nous pouvons soit oublier le passé, une charge désagréabl­e qui nous empêche d’évoluer, ou nous pouvons en prendre la responsabi­lité, l’utiliser pour avancer», a déclaré Mati Diop en recevant son prix. Fille du musicien sénégalais Wasis Diop et d’une mère travaillan­t dans l’art, Mati Diop, qui est née et a grandi à Paris, avait déjà remporté en 2019 le Grand Prix du Festival de Cannes pour Atlantique.

Le jury de la 74e Berlinale a également récompensé l’acteur roumano-américain Sebastian Stan

(A Different Man), Prix de la meilleure interpréta­tion. Il a décerné son Grand Prix du jury à un grand habitué du festival, le réalisateu­r sud-coréen Hong Sangsoo pour un film avec Isabelle Huppert (A Traveler’s Needs), et son Prix du jury à L’Empire du Français Bruno Dumont. Sur les sept coproducti­ons suisses projetées dans le cadre de la Berlinale,

Reinas de Klaudia Reynicke s’est distinguée en recevant le Prix du meilleur film dans la catégorie «Generation Kplus». ■

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