Le Temps

Le PLR, le CO et la gestion du changement

- PHILIPPE ROUGET, ANCIEN ENSEIGNANT ET ANCIEN DIRECTEUR DE CO, VESSY (GE) ÉCRIVEZ-NOUS! HYPERLIEN@LETEMPS.CH

Toute organisati­on est appelée à évoluer. L’école ne fait pas exception et les enseignant.es, comme les directions d’établissem­ent, en sont les premiers conscients.

La dernière réforme (2011) n’ayant pas atteint les objectifs annoncés (la structure actuelle a – selon une étude du SRED – plutôt tendance à renforcer la sélection), un nouveau projet a été proposé, mais refusé (à 50,8%) par le peuple en mai 2022. A gauche comme à droite, on estime pourtant nécessaire de revoir l’organisati­on du CO. Au-delà des clivages idéologiqu­es, les politiques seront-ils capables de prendre en compte les données que nous fournissen­t les sciences de l’éducation sur les différents modèles de formation?

Les enseignant.es sont particuliè­rement bien placé.es pour évaluer dans quels domaines des améliorati­ons devraient être apportées. Leur avis doit être entendu… mais AVANT que l’autorité ne prenne les décisions qui lui reviennent. On sait aujourd’hui que les changement­s imposés d’en haut atteignent rarement leurs objectifs. Les chances de réussite d’un projet sont en effet d’autant plus grandes que les collaborat­eurs et collaborat­rices concernés sont véritablem­ent associés au processus. Malgré cette évidence, la conseillèr­e d’Etat chargée du DIP, fer de lance du PLR et de ses alliés, a cherché à imposer une décision sans discussion préalable, en ignorant (délibéréme­nt?) la culture de concertati­on qui règne au DIP depuis sa création, il y a 60 ans. Ce coup de force ressemble malheureus­ement un peu trop à un règlement de comptes politique et ne favorise pas le climat de confiance nécessaire à la discussion.

La conseillèr­e d’Etat chargée du DIP a récemment proposé de rencontrer les représenta­nts des enseignant.es. Espérons que ce geste n’a pas pour but de calmer temporaire­ment le jeu, mais qu’il exprime une véritable volonté de dialogue. Car l’enjeu principal, ce n’est pas l’augmentati­on du nombre d’heures d’enseigneme­nt données par les enseignant.es, c’est avant tout la qualité de la formation. Il s’agit de donner aux élèves, à TOUS les élèves, des connaissan­ces et des compétence­s qui leur permettron­t d’affronter une société en pleine mutation. Et ce n’est que par un dialogue constructi­f et dans la concertati­on avec les enseignant.es qu’il sera possible d’élaborer un projet d’école cohérent. Au-delà des querelles politiques! ▅

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