Le PLR, le CO et la gestion du changement
Toute organisation est appelée à évoluer. L’école ne fait pas exception et les enseignant.es, comme les directions d’établissement, en sont les premiers conscients.
La dernière réforme (2011) n’ayant pas atteint les objectifs annoncés (la structure actuelle a – selon une étude du SRED – plutôt tendance à renforcer la sélection), un nouveau projet a été proposé, mais refusé (à 50,8%) par le peuple en mai 2022. A gauche comme à droite, on estime pourtant nécessaire de revoir l’organisation du CO. Au-delà des clivages idéologiques, les politiques seront-ils capables de prendre en compte les données que nous fournissent les sciences de l’éducation sur les différents modèles de formation?
Les enseignant.es sont particulièrement bien placé.es pour évaluer dans quels domaines des améliorations devraient être apportées. Leur avis doit être entendu… mais AVANT que l’autorité ne prenne les décisions qui lui reviennent. On sait aujourd’hui que les changements imposés d’en haut atteignent rarement leurs objectifs. Les chances de réussite d’un projet sont en effet d’autant plus grandes que les collaborateurs et collaboratrices concernés sont véritablement associés au processus. Malgré cette évidence, la conseillère d’Etat chargée du DIP, fer de lance du PLR et de ses alliés, a cherché à imposer une décision sans discussion préalable, en ignorant (délibérément?) la culture de concertation qui règne au DIP depuis sa création, il y a 60 ans. Ce coup de force ressemble malheureusement un peu trop à un règlement de comptes politique et ne favorise pas le climat de confiance nécessaire à la discussion.
La conseillère d’Etat chargée du DIP a récemment proposé de rencontrer les représentants des enseignant.es. Espérons que ce geste n’a pas pour but de calmer temporairement le jeu, mais qu’il exprime une véritable volonté de dialogue. Car l’enjeu principal, ce n’est pas l’augmentation du nombre d’heures d’enseignement données par les enseignant.es, c’est avant tout la qualité de la formation. Il s’agit de donner aux élèves, à TOUS les élèves, des connaissances et des compétences qui leur permettront d’affronter une société en pleine mutation. Et ce n’est que par un dialogue constructif et dans la concertation avec les enseignant.es qu’il sera possible d’élaborer un projet d’école cohérent. Au-delà des querelles politiques! ▅