A Berne, fin de parcours pour le droit de vote à 16 ans
La question d’abaisser l’âge minimal pour voter occupe le parlement depuis des années. Par 106 voix contre 84, le Conseil national refuse le projet
La Suisse n’introduira pas le droit de vote à 16 ans. Le sujet divisait le parlement depuis plusieurs années. Revenant sur sa décision de juin dernier, le National a décidé hier, par 106 voix contre 84, de classer une initiative parlementaire en ce sens.
Après plusieurs allers-retours entre les Chambres, un projet de loi avait été mis en consultation. Les résultats ont montré que 15 cantons sont contre l’abaissement du droit de vote de 18 à 16 ans au niveau fédéral. Les milieux patronaux consultés résistent aussi à cette proposition, comme l’Union suisse des arts et métiers (Usam) et le Centre patronal. Les sept cantons à soutenir le projet sont le Jura, Appenzell-Rhodes Extérieures, Berne, Bâle-Ville, Soleure et les Grisons ainsi que Glaris, seul canton à accorder le droit de vote à 16 ans. Dix-sept associations et organisations, dont l’Union syndicale suisse et des mouvements politiques de jeunesse, sont pour.
«Voué à l’échec»
Il faut prendre acte des résultats de la consultation, a avancé Christian Wasserfallen (PLR/BE) pour la commission. «Ce projet ne réunit pas de majorité, il ne faut pas le mettre sur les rails s’il est voué à l’échec», a-t-il déclaré. «Le parlement doit tenir compte des critiques au vu de la position claire des cantons», a ajouté Giorgio Fonio (Centre/TI). L’introduction du droit de vote à 16 ans entrerait en contradiction avec les droits et devoirs civils et pénaux prévus pour les citoyens et citoyennes suisses à partir de 18 ans, a complété le co-rapporteur Piero Marchesi (UDC/TI). Et d’estimer qu’il est problématique de définir des âges différents pour le droit de vote et le droit d’éligibilité.
Balthasar Glättli (Les Vert.e.s/ ZH) a quant à lui regretté qu’il faille «ressortir de vieux arguments au lieu de se pencher sur le projet en détail».
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