Apple tire la prise de sa voiture électrique
L’Apple Car ne verra pas le jour, malgré une décennie de travail et plus de 2000 employés sur le projet. La plupart d’entre eux intégreront la division travaillant sur l’intelligence artificielle générative
C’est officiel, Apple ne viendra pas concurrencer Tesla sur le marché des véhicules électriques. La marque à la pomme a décidé de tirer la prise de ce qu’elle surnommait le «projet Titan», dans lequel elle a pourtant investi beaucoup de temps, pratiquement une décennie, et d’argent, certaines rumeurs avancent des dépenses annuelles chiffrées à 1 milliard de dollars. Les raisons exactes de cet arrêt n’ont pas été annoncées, et un voile de mystère entoure ce prototype depuis son lancement en 2014.
Une chose est certaine: les plus de 2000 employés travaillant sur ce dossier vont pour la plupart être réaffectés à la division «intelligence artificielle» de l’entreprise, notamment sur des projets d’IA générative, devenue entre-temps l’une des priorités d’Apple, indique le média économique Bloomberg. Des licenciements sont aussi attendus.
Demi-annonces, intox et avancées tenues secrètes
Après plusieurs années rythmées par des demi-annonces, de l’intox et des avancées tenues secrètes, c’est donc la fin d’une saga qui aura tenu en haleine un grand nombre d’enthousiastes et de férus de nouvelles technologies. Il y a eu la rumeur de l’ouverture d’un centre de développement à Berlin, puis celle des négociations avec Hyundai et Kia, ou encore de la production de l’«iCar» dans l’Etat de Géorgie. En juin 2017, Tim Cook avoue finalement que la firme dont il est le directeur travaille bien sur un prototype de voiture sans chauffeur, officialisant trois ans après son lancement ce qui était pour beaucoup un secret de Polichinelle. Pourtant, si le projet est effectivement passé à la trappe, les essais allaient bon train, Apple ayant même «quadruplé le nombre de kilomètres testés sur la voie publique par rapport à 2022 et multiplié par plus de 30 le total de 2021», indiquait le média Wired en février de cette année. Avec près de 450 000 miles (plus de 720 000 kilomètres) parcourus, ces chiffres restaient néanmoins bien en deçà de ceux de ses concurrents comme Waymo (Alphabet), dont les voitures autonomes sillonnent déjà plusieurs villes américaines dont San Francisco, ou Cruise (General Motors), et leurs plusieurs millions de miles au compteur.
Ambitions revues à la baisse
Récemment, la firme de Cupertino avait déjà revu à la baisse ses ambitions en matière de technologie, rétrogradant d’une voiture véritablement sans conducteur à un véhicule électrique aux fonctionnalités plus limitées, annonçait en début d’année Bloomberg. Elle annonçait ainsi passer d’un objectif de niveau d’optimisation 4 (soit des fonctionnalités conduisant le véhicule dans des circonstances limitées) à 2+ (assistance à la direction ainsi qu’au freinage et à l’accélération, soit l’équivalent du mode autopilote standard sur les Tesla actuelles). Elle avait également repoussé la commercialisation de son engin à l’orée 2028 au plus tôt, pour un bolide estimé, selon les rumeurs une fois de plus, à 100 000 dollars.
En plus de ces problèmes internes à l’entreprise, Apple, comme tous les constructeurs automobiles, est également confronté à un marché des véhicules électriques qui vit momentanément une baisse après plusieurs trimestres de croissance. Après avoir été l’une des idées les plus coûteuses de la firme, l’«iCar» finit donc au cimetière des prototypes n’ayant jamais vu le jour.
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