En Coupe de Suisse, le périlleux retour de Raphaël Wicky à Sion
L’entraîneur valaisan des Young Boys est très contesté depuis la défaite de son équipe dimanche face à Servette. Une élimination en quart de finale de la Coupe de Suisse ce jeudi soir à Tourbillon (20h30) pourrait précipiter sa chute
Les quarts de finale de la Coupe de Suisse s’achèvent jeudi soir avec la confrontation des deux leaders. Celui de Challenge League, le FC Sion, reçoit celui de Super League, Young Boys. Une rencontre a priori déséquilibrée mais qui ne l’est pas tant que ça depuis que les Bernois, vainqueurs de cinq championnats et de deux coupes ces six dernières saisons, montrent des signes d’essoufflement. Au contraire, le FC Sion surfe sur une série positive de cinq victoires consécutives en 2024 et veut croire que son histoire d’amour avec la Coupe de Suisse survit à la perte de son invincibilité en finale (défaite 0-3 contre Bâle en 2017).
«Nous sommes toujours premiers au classement avec quatre points d’avance», a cru bon de rappeler Raphaël Wicky, l’entraîneur de Young Boys, dimanche après la défaite de son équipe au Wankdorf, 0-1 devant Servette. Mais l’objectif d’avantmatch était de mettre les Genevois à dix points et de tuer le suspense. Sur le terrain, les Genevois ont démontré plus d’idées, de confiance, de cohérence et d’envie que leurs adversaires. Dans sa chronique au Blick, Kubilay Türkyilmaz s’est étonné de voir des joueurs bernois en grande discussion entre eux avant les phases sur balle arrêtée, offensives comme défensives, comme si les consignes n’étaient pas claires ou pas respectées. «Ce sont des signes indéniables d’une certaine insécurité que je n’ai pratiquement jamais vue chez YB, écrit «Kubi». Tout le système semble actuellement extrêmement fragile.»
Le bal des prétendants
Arrivé en juin 2022, Raphaël Wicky ne devrait pas être conservé au terme de la saison, quand bien même il remporterait un deuxième titre consécutif en Super League en mai. Plusieurs des manques pointés par Türkyilmaz ne sont pas du ressort de l’entraîneur: il manque à YB le sens du but de Jean-Pierre Nsamé et les centres d’Ulisses Garcia pour l’alimenter. Ces deux joueurs ont été vendus cet hiver mais pas remplacés, pas plus que Filip Ugrinic, le maître à jouer, qui s’est blessé contre Sporting. D’une manière générale, aucune des nouvelles recrues n’a encore justifié le choix du manager Christoph Spycher.
Mais en football, c’est bien souvent d’abord l’entraîneur qui trinque. De retour à Tourbillon, Wicky pourrait ainsi ne pas survivre à une élimination face au club de ses débuts de joueur. La Berner Zeitung estime que la manière dont l’équipe a accepté la domination de Servette «doit vraiment donner à réfléchir». Le journal s’appuie sur des déclarations sévères de David von Ballmoos à l’encontre de coéquipiers peu motivés ou inconscients de l’enjeu. Une forme de désaveu pour Wicky, qui a redonné cet hiver au gardien et capitaine ses galons en cédant à une campagne médiatique dirigée contre son rival, le Genevois Anthony Racioppi.
Tandis que Ciriaco Sforza a estimé sur Blue Sport que «René Weiler a toutes les qualités pour entraîner YB», les titres du groupe CH Media ont passé en revue les successeurs potentiels, de Mario Frick (FC Lucerne) à Urs Fischer (ex-Union Berlin), qui s’était fait virer du FC Bâle malgré la conquête du titre – en 2017, le dernier à ce jour – et remplacé par Raphaël Wicky. ■