Le Temps

L’affaire Horner éclipse le début de la saison de F1

Patron de l’écurie Red Bull qui emploie le triple champion du monde Max Verstappen, Christian Horner est dans la tourmente en raison d’accusation­s de «comporteme­nt inappropri­é» à l’égard d’une employée, alors que le premier Grand Prix de l’année aura lieu

- LE TEMPS AVEC L’AFP

On ne devrait parler que de sport, en cette fin de semaine à Bahreïn, où s'apprête à commencer la plus longue saison de formule 1 (F1) de l'histoire. Comment pilotes et écuries vont gérer les 24 Grand Prix au programme?

La suprématie de Max Verstappen, triple champion du monde en titre, va-t-elle se poursuivre? Quid de Lewis Hamilton pour sa dernière saison chez Mercedes avant son départ annoncé chez Ferrari en 2025?

Mais c'est une autre question qui agite le paddock, à Sakhir: le patron de Red Bull, Christian Horner, va-t-il tomber? Apparemmen­t sauvé après qu'une enquête interne l'a blanchi mercredi d'accusation­s de «comporteme­nt inappropri­é» à l'égard d'une employée de son écurie, le revoilà sur la défensive à la suite de la large diffusion jeudi d'un mail anonyme relatif à l'affaire. Tous les journalist­es suivant la F1 ainsi que des responsabl­es du sport automobile et des écuries concurrent­es l'ont reçu.

Le contenu de ce courriel, notamment des messages WhatsApp prétendume­nt écrits par Horner, ne peut être vérifié de manière indépendan­te. Sollicitée par l'AFP, la maison mère de Red Bull a répondu qu'il s'agissait «d'une affaire privée entre M. Horner et une autre personne» et qu'«il serait inappropri­é pour Red Bull de faire des commentair­es à ce sujet».

Manque de transparen­ce

Mercredi, la société autrichien­ne pensait pourtant avoir tourné la page en annonçant que l'enquête interne qu'elle avait ouverte l'avait conduite à blanchir Christian Horner de ce qui lui était reproché.

«J'ai respecté la probité de l'enquête indépendan­te et j'ai pleinement coopéré avec elle à chaque étape. Il s'agissait d'une enquête approfondi­e et équitable menée par un avocat spécialisé indépendan­t, qui a conclu au rejet de la plainte déposée», a relevé Christian Horner, marié à l'ex-Spice Girl Geri Halliwell.

Très laconique, le communiqué de Red Bull ne donnait aucun détail sur le fond de l'affaire, Red Bull expliquant que «le rapport d'enquête [était] confidenti­el et [contenait] des informatio­ns privées sur les parties et les tiers qui ont participé à l'enquête».

Les faits reprochés visant le dirigeant britanniqu­e n'ont jamais été officielle­ment rendus publics par l'écurie, ni même par la maison mère.

Dans le petit monde de la F1, il n'est question que de cette affaire qui a été révélée début février quand un premier article est paru dans la presse néerlandai­se.

«C'est un moment très important pour le sport de s'assurer que nous restons fidèles à nos valeurs. Nous ne savons pas tout ce qui s'est passé, mais il faut résoudre ce problème, car il pèse sur le sport», avait estimé mercredi Lewis Hamilton, prompt à prendre position sur les questions de lutte contre le sexisme et les discrimina­tions.

Le patron de Mercedes, Toto Wolff, avait lui réclamé «plus de transparen­ce» dans cette affaire. «Il y aura encore beaucoup de spéculatio­ns car beaucoup de questions sont restées sans réponse sur l'ensemble du processus, avait renchéri

«C’est un moment très important pour le sport de s’assurer que nous restons fidèles à nos valeurs» LEWIS HAMILTON, PILOTE AUTOMOBILE BRITANNIQU­E

Zak Brown, PDG de McLaren, avant l'envoi du mail anonyme. C'est ce dont ont besoin ceux qui dirigent le sport pour pouvoir vraiment tirer un trait dessus.»

La star néerlandai­se Max Verstappen reste discrète quant à la situation de son patron. A la question de savoir s'il soutenait «à 100% Christian et la façon dont il dirige l'équipe», il s'est contenté du service minimum: «Je fais confiance au processus, mais à part cela, quand on parle de performanc­e, il est bien sûr très important que tout le monde se serre les coudes.»

«Si le patron de l'équipe disparaît pour une raison quelconque pendant une ou deux courses, il ne se passera pas grandchose car chacun sait ce qu'il a à faire, avait aussi répondu mercredi le Néerlandai­s. Les choses commencero­nt évidemment à changer si l'un des chefs de file n'est plus là, mais nous ne pensons pas à cela.»

C'était mercredi quelques heures avant le verdict de l'enquête interne. Depuis, «Mad Max» se tait. Mais vendredi, Christian Horner était bien présent dans le paddock de Sakhir, ont constaté des journalist­es de l'AFP.

Samedi, le départ du Grand Prix du Bahreïn sera donné à 16h. Les Red Bull de Max Verstappen et Sergio Pérez sont favorites, malgré l'affaire qui secoue leur employeur et même si les essais de jeudi et vendredi ont permis aux pilotes d'autres écuries (dont Mercedes et Ferrari) de se mettre en évidence.

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