Les promesses de campagne doivent devenir réalité
Plébisciter, pour mieux désavouer. En six ans, les Valaisannes et les Valaisans ont retourné leur veste. Eux qui, en 2018, avaient confié à une assemblée constituante le devoir de réécrire complètement la Constitution cantonale, lui ont infligé un véritable camouflet ce dimanche. Le texte proposé, qu’il contienne ou non l’article accordant le droit de vote aux étrangers au niveau communal, a été balayé. Et lourdement.
La gifle est monumentale. De Gletsch, au fond de la vallée de Conches, à Saint-Gingolph, sur les rives du Léman, la carte issue de ce scrutin est un camaïeu de rouge, plus ou moins vif. L’exception de Veysonnaz, qui a accepté la variante d’un texte amputé du droit de vote des étrangers au niveau communal? Plus qu’anecdotique.
Les craintes de voir un Valais plus divisé que jamais au soir de ce 3 mars 2024 étaient nombreuses durant la campagne, le Haut-Valais se sentant oublié et les régions de montagne s’estimant délaissées. Il n’en est finalement rien. Paradoxalement – et bien malgré eux – les constituants ont réussi le tour de force de créer, le temps d’un scrutin du moins, une cohésion cantonale… contre leur projet.
En refusant cette Constitution imaginée au XXIe siècle, le Valais conserve donc l’actuelle mouture, datée du 8 mars 1907. Un texte qui, comme lors des décennies passées et des quelque 150 révisions qu’il a subies, est amené à évoluer à l’avenir, au travers de révisions partielles. Durant la campagne, les opposants n’ont en effet cessé de répéter que tout n’était pas à jeter, mais que certaines pierres d’achoppement les empêchaient de glisser un oui dans l’urne. Ils ont promis que, si le peuple devait refuser le projet soumis, ils feraient en sorte d’intégrer au texte actuel certaines des avancées proposées par la Constituante. Soit. On y est. Et les Valaisans n’attendent qu’une seule chose désormais: qu’ils tiennent leur promesse.
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