L’écologie, pas les bouchons
A Genève, l’initiative de l’UDC a été refusée de justesse. C’est le contre-projet des partis gouvernementaux qui l’emporte. Neutre fiscalement, il modernise la taxation des véhicules pour l’adapter au parc automobile
Le canton de Genève va se doter d’un nouveau régime de taxation des véhicules. Ce dimanche, le corps électoral a rejeté de justesse une initiative de l’UDC demandant de diviser par deux cet impôt et a privilégié le contre-projet mijoté au Grand Conseil et soutenu par le Conseil d’Etat. Une victoire donc pour les partis gouvernementaux, qui reconnaissaient la nécessité de moderniser cet impôt pour tenir compte de la diversité du parc automobile. Surtout, ils souhaitaient, avec cette imposition «écoresponsable et équitable», éviter l’effet prévu d’un oui à l’initiative: 59 millions de recettes fiscales perdues, et davantage de pollution et d’embouteillages.
Adoptée par 56% des votants, selon le décompte provisoire, la nouvelle législation soumet chaque véhicule à une taxe forfaitaire de 120 francs. Pour les voitures thermiques et hybrides s’y ajoute un impôt complémentaire basé sur les émissions de CO2 et progressif. Les véhicules électriques ou à hydrogène sont, eux, taxés sur le poids à vide, avec une progression favorisant la détention des plus légers. Les artisans de la loi envisagent une stabilité des recettes fiscales à moyen terme, en partant du principe que 40% du parc de véhicules sera électrifié d’ici à 2030.
Pour Jacques Blondin, président du Centre, le vote des Genevois consacre la recherche d’un compromis concocté entre la gauche et la droite, et le «travail sérieux» mené durant la précédente législature. Il s’autorise un «petit cocorico», tandis que son parti se retrouve dans le camp des perdants sur la plupart des autres objets fédéraux et cantonaux.
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