L’aéroport de Zurich autorisé à s’étendre
Face à une fronde de riverains, Zurich-Kloten gagne son combat pour l’allongement de deux de ses trois pistes de décollage. Le camp bourgeois salue une décision «primordiale pour l’attractivité de la ville»
Sur la carte des résultats, la trajectoire que prennent les avions dans le ciel zurichois se retrouve au sol: toutes les communes situées au nord de l’aéroport ont voté non. Cela n’aura cependant pas suffi. Malgré une mobilisation sans précédent des riverains, les Zurichois ont accepté ce dimanche à plus de 60% de prolonger deux pistes du plus grand hub de Suisse de respectivement 280 et 400 mètres. La droite et les milieux économiques saluent une victoire décisive pour «l’attractivité du canton». La gauche attend de voir si l’aéroport tiendra ses promesses de campagne.
C’est une votation «émotionnelle» qui a fait couler beaucoup d’encre autour de Kloten: l’expansion de deux pistes du tarmac pour un budget total de 250 millions de francs. Entièrement pris en charge par l’aéroport, les coûts n’étaient qu’indicatifs, la population n’étant nullement appelée à mettre la main au porte-monnaie. Cela n’a pas empêché un débat enflammé autour de deux autres paramètres: le bruit et la pollution.
Croisements
Malgré les promesses de l’aéroport, qui assure que les travaux ne mèneront pas à une augmentation des mouvements aériens, le PS zurichois s’inquiète en effet, depuis le début de la campagne, du «manque d’engagement contraignant de la part de Kloten et du gouvernement concernant une possible augmentation des vols». Tandis que leurs homologues verts jugent que ce n’est «pas ainsi que les objectifs climatiques seront atteints».
L’allongement des infrastructures, ont cependant promis et repromis les partisans du projet (les milieux économiques, une partie des vert’libéraux, Le Centre, le PLR et l’UDC), permettra de réduire les croisements est-ouest, qui sont actuellement problématiques en soirée, lorsque l’Allemagne ferme son espace aérien, de gagner en efficacité et de réduire les retards et donc le bruit. Des travaux win-win pour tout le monde» qui ont largement séduit la majorité des habitants du canton.
Toujours sceptiques à la tombée des résultats, les perdants du jour disaient ce dimanche espérer que l’aéroport tienne ses promesses. «Ce serait la première fois, ironise la conseillère nationale socialiste Priska Seiler Graf. Mais je serais ravie d’assister à cet événement historique.» Député cantonal vert et vice-président de l’association Fair in Air, qui défend les riverains de Kloten, Urs Dietschi promet quant à lui de «poursuivre le combat». Le PLR zurichois demande pour sa part un «début rapide des travaux». ■