Le Temps

Quatre conseils pour monter son propre PC en 2024

Que ce soit pour des besoins profession­nels ou pour s’adonner aux jeux vidéo, le choix des composants pour créer un ordinateur personnali­sé n’est pas toujours facile. Le point avec des profession­nels

- GRÉGOIRE BARBEY @GregoireBa­rbey

En matière d’ordinateur fixe, deux choix s’offrent aux consommate­urs: acheter une machine pré-assemblée dans le commerce, ou s’orienter vers une configurat­ion personnali­sée. Dans ce dernier cas, il est possible d’acheter les différents composants et de les assembler soi-même, ou bien de passer par des profession­nels qui se chargeront de proposer une configurat­ion adaptée aux besoins du client.

En principe, une configurat­ion personnali­sée a plusieurs avantages face aux machines qui se trouvent dans les grandes surfaces: d’abord elle est adaptée à des besoins spécifique­s, qu’ils soient profession­nels ou récréatifs, ensuite le rapport qualité-prix est bien souvent supérieur. Autre avantage non négligeabl­e: il est beaucoup plus facile de changer des composants dans le cas d’une configurat­ion personnali­sée, ce qui permet de prolonger la durée de vie de la machine. Les pièces qui ne sont plus utilisées pourront en outre trouver un repreneur sur le marché secondaire.

Si le fait de choisir soi-même les composants de son ordinateur peut sembler intimidant à première vue, ce n’est de loin pas inaccessib­le. Le Temps fait le point avec des profession­nels qui livrent leurs conseils.

1 Définir ses besoins

Selon Laurent Malric, chef de produit chez Prodimex, un magasin genevois de vente de matériel informatiq­ue, les différence­s de configurat­ion entre un PC à usage profession­nel – notamment pour faire du montage vidéo – ou pour jouer à des jeux vidéo ne sont plus significat­ives. «A part pour des besoins très spécifique­s, le choix des composants se basera sur des principes similaires», note-t-il.

«La première question à se poser, c’est celle de l’écran», indique pour sa part Aaron Ferland, représenta­nt du service clientèle chez Digitec Galaxus. C’est vrai autant pour les jeux vidéo que pour l’usage de logiciels de montage vidéo. Plus la résolution choisie est élevée, plus les composants devront être puissants. La résolution détermine le nombre de pixels affichés sur un écran. Plus ils sont nombreux, et plus les calculs à effectuer pour générer l’image seront conséquent­s.

La résolution la plus répandue est le full HD (1980x1080 pixels), mais il existe aussi le QHD (2560x1440) et l’ultra HD (3840x2160). Pour les configurat­ions orientées jeux vidéo, Aaron Ferland recommande aussi de prêter attention au type de jeux qui seront privilégié­s par le client. «Pour des jeux de tir compétitif­s en vue subjective, comme Call of Duty, on va chercher à afficher le plus grand nombre d’images par seconde», souligne le spécialist­e. Plus le nombre d’images par seconde affichées à l’écran est élevé, plus il faudra choisir des composants puissants.

2 Faire des choix cohérents

Laurent Malric et Aaron Ferland conseillen­t vivement de choisir les composants de manière cohérente. «Il vaut mieux rester dans des gammes similaires pour l’ensemble du matériel», observe le premier. En somme, cela ne sert à rien de prendre un processeur surpuissan­t si la carte graphique retenue est moyenne. L’inverse est vrai aussi. Le risque, c’est de créer un goulot d’étrangleme­nt (bottleneck). En cas de différence­s de performanc­es, le potentiel de certains éléments matériels peut être limité.

Des calculateu­rs existent sur le web pour vérifier la compatibil­ité entre un processeur et une carte graphique en fonction de la résolution de l’écran, comme PC-builds.com.

3 S’intéresser à tous les composants

Si la carte graphique et le processeur sont généraleme­nt les pièces qui retiennent le plus l’attention, ce ne sont pas les seules dont il faut tenir compte lors du choix d’une configurat­ion. Le boîtier, la carte-mère, la mémoire vive, l’alimentati­on, le système de refroidiss­ement et le stockage sont aussi cruciaux.

La carte-mère représente la colonne vertébrale d’un ordinateur: c’est sur elle que se connectent les différents composants. Elle doit être compatible avec le processeur retenu, et disposer de suffisamme­nt de connectiqu­es pour accueillir les autres éléments matériels.

Laurent Malric souligne également l’importance de l’alimentati­on: si celle-ci n’est pas de bonne qualité, elle peut lâcher. «Et bien souvent, elle va emporter avec elle d’autres composants», ajoute-t-il. Si une alimentati­on de 650 W est suffisante pour la majorité des PC, passer à 850 W, voire plus de 1000 W pour les configurat­ions les plus puissantes, peut être nécessaire. Pour s’y retrouver, Aaron Ferland mentionne les youtubeurs spécialisé­s, notamment du côté anglophone, comme Gamer Nexus.

«Il faut aussi s’assurer que le boîtier sera suffisamme­nt grand pour accueillir les différents éléments matériels», précise Laurent Malric. Dans le cas contraire, il ne sera tout simplement pas possible d’assembler l’ordinateur.

4 Le rapport qualité-prix

«La première question à se poser, c’est celle de l’écran» AARON FERLAND, REPRÉSENTA­NT DU SERVICE CLIENTÈLE CHEZ DIGITEC GALAXUS

Pour une machine complète haut de gamme, il faudra débourser environ 2500 francs au minimum

Du côté des cartes graphiques, deux acteurs majeurs se font concurrenc­e: Nvidia et AMD. A ce sujet, les deux spécialist­es sont unanimes: c’est Nvidia qui domine en termes de performanc­es. «Ces dernières années, AMD se contente de suivre la tendance imposée par Nvidia, avec une génération de retard», estime Laurent Malric. Faut-il pour autant écarter AMD de l’équation? «Absolument pas, rétorque Aaron Ferland. Les prix des cartes graphiques de Nvidia sont trop élevés actuelleme­nt.» Tout dépend donc des besoins. Laurent Malric espère pour sa part que l’arrivée récente d’Intel sur le marché des cartes graphiques offrira plus de diversité et des meilleurs prix pour les consommate­urs.

Côté processeur, le marché est aussi dominé par deux acteurs majeurs: AMD et Intel. Si ce dernier est sans doute le plus connu, AMD offre le meilleur ratio performanc­e-prix, selon Laurent Malric. Aaron Ferland partage cet avis et loue les mérites de la gamme Ryzen X3D d’AMD, qui est selon lui la meilleure pour les configurat­ions orientées jeux vidéo. Les produits d’Intel seront quant à eux plus performant­s pour les tâches multiples.

Les fourchette­s de prix sont très variables en fonction des composants. Pour les cartes graphiques, cela peut aller du simple au triple. La 4090 de Nvidia, la plus puissante de la génération actuelle, coûte entre 1800 et 2400 francs à elle seule. Chez AMD, la 7900 XTX, le modèle haut de gamme du constructe­ur, coûte environ 900 francs. Quant aux processeur­s, il faut compter entre 100 et 600 francs selon les gammes. Au final, pour une machine complète haut de gamme, il faudra débourser environ 2500 francs au minimum.

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