Désavouée par sa base, l’UDC va-t-elle changer?
Contre l’avis de sa direction, une majorité d’électeurs UDC a soutenu la 13e rente AVS
Pour la droite, la défaite sur la 13e rente de l’AVS est cinglante. Elle l’est particulièrement pour l’UDC, dont la majorité de l’électorat (55%, selon un sondage réalisé par Tamedia et 20 minutes) a accepté le texte des syndicats. De quoi ébranler le parti? «Non, tranche le président de l’UDC bernoise Manfred Bühler. Notre ossature est solide et ce n’est pas une votation qui va faire changer notre ligne.» Pourtant, sa propre région – le Jura bernois – a plébiscité cette 13e rente à hauteur de… 80%. «Dans un parti qui fait 30%, il y a forcément des sensibilités différentes, poursuit le conseiller national. J’ai une pleine compréhension envers nos membres qui ont voté oui – c’était l’occasion de recevoir directement quelque chose –, mais en tant que parti, nous ne pouvions décemment pas soutenir une mesure arrosoir, qui conduira à une augmentation de taxes et d’impôts».
Si certains manifestent un esprit revanchard, Céline Amaudruz, vice-présidente de l’UDC suisse, montre son côté fair-play. «Il faut accueillir la défaite avec le sourire et la victoire avec humilité», aime à répéter la conseillère nationalegenevoise, qui invite à prendre acte du résultat. «Celui-ci démontre l’importance des préoccupations entourant le pouvoir d’achat dans la population.»
«Moins pour les autres et davantage pour les nôtres»
«Difficile de déterminer, après une votation, si le parti sera dorénavant un peu moins libéral et un peu plus étatiste, mais désormais la question est posée», commente le président de l’UDC vaudoise Kevin Grangier. Beau joueur, il reconnaît que la 13e rente AVS représente un vote «historique», auquel l’électorat UDC a participé de manière décisive. «Le message de notre base est clair, il faut dépenser moins pour les autres et davantage pour les nôtres, résume Kevin Grangier. Nous nous battrons ainsi pour que le financement de cette aide ne repose pas sur les actifs de ce pays, mais soit pris sur d’autres budgets, comme ceux de l’asile, de l’aide au développement ou en faveur de l’Union européenne. Ces prochains débats promettent d’être très disputés.»
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