Ce ne sont pas les juges qui l’arrêteront
Pour un soi-disant persécuté, les affaires de Donald Trump ne vont pas si mal. L’ancien président a de quoi pavoiser. La Cour suprême a décidé ce lundi qu’il restait éligible malgré ses tentatives de rester au pouvoir après sa défaite électorale face à Joe Biden en 2020.
N’ayant toujours pas été jugé pour l’attaque du Capitole il y a trois ans, le futur candidat républicain, qui devrait remporter la primaire de son parti ces prochains jours, bénéficie de la présomption d’innocence. Les Etats-Unis sont loin de la république bananière fallacieusement décrite par Donald Trump. L’ancien président jouit des garanties d’un Etat de droit, alors qu’il fait campagne en promettant d’être un «dictateur» dès «le premier jour».
Le verdict… des urnes
Donald Trump n’a pas fini de tester les limites de la démocratie américaine. Avec la complaisance de la Cour suprême, peu pressée de se prononcer sur la prochaine controverse juridique concernant l’avenir du candidat, sa demande d’immunité, il espère ne pas être jugé pour les affaires les plus graves le visant avant la présidentielle de novembre.
Attendue quoique peu courageuse, la décision de la Cour suprême de ce lundi a au moins un mérite. Elle dissipe l’illusion que les juges pourront arrêter Donald Trump. Ses multiples inculpations l’ont pour l’instant renforcé politiquement. Ses adversaires ne devraient pas compter sur d’hypothétiques condamnations pour lui barrer la route. Seul le verdict des urnes, le plus probablement face au fragile Joe Biden, le sépare désormais d’un retour à la Maison-Blanche. ■