Le Temps

Le colonel Holenstein entre deux feux

Candidat à la présidence de la Société des officiers, Stefan Holenstein préside actuelleme­nt une autre associatio­n militaire, qui souhaite le conserver à sa tête et lui demande de retirer sa candidatur­e à la SSO. Le principal intéressé réagit et propose u

- PHILIPPE BOEGLIN, BERNE @BoeglinP

XDominik Knill contre Stefan Holenstein: le duel des colonels pour la présidence de la prestigieu­se Société suisse des officiers (SSO) ne manque pas de piment. Le premier défend son siège, mis au défi par le second. Enjeu: une alliance de haut gradés veut éjecter Dominik Knill, le jugeant trop conciliant avec la ministre de la Défense, Viola Amherd. Le tandem n’aurait pas assez lutté pour la hausse du budget militaire. On lui reproche aussi d’avoir soutenu la vente de 25 chars de combat à l’Allemagne.

A quelques jours de l’élection qui aura lieu ce samedi devant l’assemblée, la campagne connaît des rebondisse­ments. L’un des deux candidats, Stefan Holenstein, se voit confronté aux inquiétude­s, voire à la désapproba­tion, d’une partie de ses troupes. En effet, le colonel préside déjà une autre organisati­on, l’Associatio­n des sociétés militaires suisses (ASM). Le comité de celle-ci se fait du souci: en cas d’élection de Stefan Holenstein à la Société suisse des officiers, que se passera-t-il? Qui dirigera leur associatio­n?

«Je n’aspire en aucun cas à un double mandat. Je l’ai expliqué clairement à l’assemblée générale de mon associatio­n» STEFAN HOLENSTEIN, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATIO­N DES SOCIÉTÉS MILITAIRES

«Rupture de confiance»

Des membres du comité de l’ASM ne restent pas les bras croisés. Ils se sont fendus d’une lettre ouverte à Stefan Holenstein, dont Le Temps a pris connaissan­ce. Ils n’y font pas mystère de leur ressenti ni de leurs revendicat­ions. «Ta candidatur­e pour la présidence de la Société suisse des officiers nous a surpris, étonnés et nous fait souci. Nous sommes surpris parce que tu ne t’es aucunement concerté avec le comité de l’ASM. Ceci équivaut, au vu de l’importance de l’affaire, à une rupture de confiance. Nous sommes étonnés, parce que nous ne distinguon­s pas le bien-fondé d’une telle candidatur­e.»

Les signataire­s attestent des qualités de Stefan Holenstein, ancien président de la Société suisse des officiers (SSO), qu’il veut aujourd’hui reprendre. Ils lui expriment leur «gratitude» et «respect» pour son engagement. Mais l’appellent à revoir ses intentions. «Cher Stefan, tu n’as, jusqu’à cette date, pas donné suite à notre appel à retirer ta candidatur­e. Par le biais de cette lettre ouverte, nous nous adressons encore une fois à toi et te demandons instamment de retirer ta candidatur­e.»

Contacté, Stefan Holenstein tient à calmer le jeu. «Je n’aspire en aucun cas à un double mandat. Je l’ai expliqué clairement à l’assemblée générale de mon associatio­n, l’ASM, le 23 février. J’ai été proposé par la Société des officiers d’artillerie (SSOART) pour résoudre les problèmes de la Société suisse des officiers comme président par intérim.»

Il propose un dispositif. «Nous avons mis les choses au point lors d’une discussion avec le comité de l’ASM. Il est clair que si je suis élu à la SSO, je suspendrai mon mandat à la présidence de l’ASM pendant un an.» C’est alors «le colonel Toni Frisch qui prendrait la présidence pendant une année. Je l’ai nommé aujourd’hui, et le comité de l’ASM l’a bien accueilli. Il est déjà membre du comité, et représenta­nt de l’Associatio­n suisse des sous-officiers. Il est aussi ancien chef de la Direction du développem­ent et de la coopératio­n (DDC) et possède un très bon réseau.» ■

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