Le colonel Holenstein entre deux feux
Candidat à la présidence de la Société des officiers, Stefan Holenstein préside actuellement une autre association militaire, qui souhaite le conserver à sa tête et lui demande de retirer sa candidature à la SSO. Le principal intéressé réagit et propose u
XDominik Knill contre Stefan Holenstein: le duel des colonels pour la présidence de la prestigieuse Société suisse des officiers (SSO) ne manque pas de piment. Le premier défend son siège, mis au défi par le second. Enjeu: une alliance de haut gradés veut éjecter Dominik Knill, le jugeant trop conciliant avec la ministre de la Défense, Viola Amherd. Le tandem n’aurait pas assez lutté pour la hausse du budget militaire. On lui reproche aussi d’avoir soutenu la vente de 25 chars de combat à l’Allemagne.
A quelques jours de l’élection qui aura lieu ce samedi devant l’assemblée, la campagne connaît des rebondissements. L’un des deux candidats, Stefan Holenstein, se voit confronté aux inquiétudes, voire à la désapprobation, d’une partie de ses troupes. En effet, le colonel préside déjà une autre organisation, l’Association des sociétés militaires suisses (ASM). Le comité de celle-ci se fait du souci: en cas d’élection de Stefan Holenstein à la Société suisse des officiers, que se passera-t-il? Qui dirigera leur association?
«Je n’aspire en aucun cas à un double mandat. Je l’ai expliqué clairement à l’assemblée générale de mon association» STEFAN HOLENSTEIN, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES SOCIÉTÉS MILITAIRES
«Rupture de confiance»
Des membres du comité de l’ASM ne restent pas les bras croisés. Ils se sont fendus d’une lettre ouverte à Stefan Holenstein, dont Le Temps a pris connaissance. Ils n’y font pas mystère de leur ressenti ni de leurs revendications. «Ta candidature pour la présidence de la Société suisse des officiers nous a surpris, étonnés et nous fait souci. Nous sommes surpris parce que tu ne t’es aucunement concerté avec le comité de l’ASM. Ceci équivaut, au vu de l’importance de l’affaire, à une rupture de confiance. Nous sommes étonnés, parce que nous ne distinguons pas le bien-fondé d’une telle candidature.»
Les signataires attestent des qualités de Stefan Holenstein, ancien président de la Société suisse des officiers (SSO), qu’il veut aujourd’hui reprendre. Ils lui expriment leur «gratitude» et «respect» pour son engagement. Mais l’appellent à revoir ses intentions. «Cher Stefan, tu n’as, jusqu’à cette date, pas donné suite à notre appel à retirer ta candidature. Par le biais de cette lettre ouverte, nous nous adressons encore une fois à toi et te demandons instamment de retirer ta candidature.»
Contacté, Stefan Holenstein tient à calmer le jeu. «Je n’aspire en aucun cas à un double mandat. Je l’ai expliqué clairement à l’assemblée générale de mon association, l’ASM, le 23 février. J’ai été proposé par la Société des officiers d’artillerie (SSOART) pour résoudre les problèmes de la Société suisse des officiers comme président par intérim.»
Il propose un dispositif. «Nous avons mis les choses au point lors d’une discussion avec le comité de l’ASM. Il est clair que si je suis élu à la SSO, je suspendrai mon mandat à la présidence de l’ASM pendant un an.» C’est alors «le colonel Toni Frisch qui prendrait la présidence pendant une année. Je l’ai nommé aujourd’hui, et le comité de l’ASM l’a bien accueilli. Il est déjà membre du comité, et représentant de l’Association suisse des sous-officiers. Il est aussi ancien chef de la Direction du développement et de la coopération (DDC) et possède un très bon réseau.» ■