L’OPEP+ tente de faire remonter les prix
L’organisation de producteurs de brut a décidé dimanche de réduire son offre de pétrole. Face à l’essor des EtatsUnis dans les hydrocarbures, elle a toutefois perdu de son influence
Les pays de l’OPEP+ ont décidé dimanche de prolonger de trois mois leurs réductions volontaires de la production de pétrole. Les 13 membres de l’OPEP (l’Organisation des pays producteurs de pétrole) et dix autres nations productrices (qui ensemble constituent l’OPEP+), menés par l’Arabie saoudite et la Russie, espèrent en effet faire remonter les prix du brut. Ils sont restés modérés ces derniers mois malgré les tensions géopolitiques.
Ces réductions, qui devaient expirer à la fin du mois de mars, se poursuivront jusqu’à la fin juin, selon l’agence de presse nationale de l’Arabie saoudite. L’OPEP+ a réduit sa production d’environ deux millions de barils par jour. La planète en consomme en moyenne une centaine de millions au quotidien.
Ces mesures s’ajoutent à une série de réductions opérées depuis 2022, toutes destinées à soutenir les prix dans un contexte de hausse de la production américaine et d’une demande mondiale faible liée à une conjoncture morose.
Baisse d’influence attendue
L’OPEP+ représente les trois quarts du brut extrait dans le monde. Elle peut donc largement influencer les cours si ses membres parviennent à s’entendre. Son importance a toutefois décru ces dernières années, surtout depuis que les Etats-Unis, qui n’en font pas partie, sont devenus les principaux producteurs mondiaux de pétrole et de gaz naturel. Cette perte d’influence a conduit l’OPEP à créer l’OPEP+ en 2016, et à étendre le nombre de ses partenaires.
Ces dernières années, ses membres se sont en outre montrés désunis et les quotas de production de l’organisation n’ont pas toujours été respectés. L’Arabie saoudite, qui contribue à hauteur d’un tiers à la production de brut de l’OPEP, a longtemps joué le jeu de Washington, ce qui est moins évident depuis le début de la guerre en Ukraine.
Les cours du pétrole servent de baromètre de l’économie mondiale, mais avec la transition énergétique, ils devraient commencer à perdre en importance.
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