Le Temps

La Chaux-de-Fonds, future Capitale culturelle en mission

Une importante délégation s’est rendue hier au Palais fédéral. Objectif: vendre le projet qui fera de la métropole horlogère la première ville du pays à obtenir cette distinctio­n. Reste à faire comprendre le concept au reste de la Suisse

- ALEXANDRE STEINER @alexanstei­n

XTaillaule, saucisson et non-filtré: Neuchâtel a sorti son terroir hier dans la Galerie des Alpes du Palais fédéral, devant une centaine de parlementa­ires et hauts cadres de l’administra­tion. Si le Conseil d’Etat et l’exécutif de La Chaux-de-Fonds, tous deux in corpore, se sont déplacés entourés d’une importante délégation, ce n’était pas – seulement – pour trinquer. Mais surtout pour mettre en lumière les travaux déjà réalisés pour faire de La Chaux-de-Fonds la première Capitale culturelle du pays en 2027.

De tels rendez-vous, Neuchâtel en organise un par législatur­e. Le dernier visait à vanter les mérites de la liaison ferroviair­e directe entre Neuchâtel et La Chaux-deFonds. «Aujourd’hui, nous voulons faire passer le message que Neuchâtel est une terre d’innovation et de culture», insiste le président du gouverneme­nt Alain Ribaux. Pour le chef de l’Economie, de la Sécurité et de la Culture, il est important de rappeler aux parlementa­ires fédéraux «l’importance de ce projet, appelé à être répliqué ensuite dans d’autres villes suisses, pour la cohésion nationale.»

Quelques tables plus loin, c’est Théo Bregnard que l’on retrouve en pleine discussion. A la tête du dicastère de la Culture à La Chaux-de-Fonds, il rappelle que l’enjeu du jour est aussi financier: «La ville et le canton ont prévu d’investir chacun 2,5 millions de francs dans la Capitale culturelle, et on espère que la Confédérat­ion s’alignera sur ce montant. Ce d’autant plus que le Conseil fédéral reconnaît ce projet dans son Message culture 2025-2028 adressé au parlement la semaine dernière.» C’était plus précisémen­t le 1er mars, jour de l’indépendan­ce Neuchâtelo­ise, tout un symbole!

En déambulant entre les invités, on se rend compte que le chemin est encore long pour faire comprendre que ce projet est d’ampleur nationale. Car si dans le canton de Neuchâtel, la Capitale culturelle fait régulièrem­ent parler d’elle, c’est loin d’être le cas ailleurs en Suisse. Le conseiller aux Etats UDC Schaffhous­ois Hannes Germann, qui siège depuis vingtdeux ans à Berne, admet ne pas trop savoir de quoi il s’agit: «Mais c’est une bonne idée!» A Lucerne non plus, ce n’est pas un sujet, confirme la sénatrice centriste Andrea Gmür: «Pour être honnête, personne n’en parle en Suisse alémanique. Mais nous y sommes sensibles au sein de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture. Nous devons faire

«Ce projet est appelé à être répliqué ensuite dans d’autres villes suisses, pour la cohésion nationale» ALAIN RIBAUX, MINISTRE NEUCHÂTELO­IS DE L’ÉCONOMIE, DE LA SÉCURITÉ ET DE LA CULTURE

attention à donner suffisamme­nt à la culture et cette visite neuchâtelo­ise à Berne est très utile.»

D’autres y sont plus attentifs, comme le voisin jurassien. «Cette démarche est très importante en vue des arbitrages qui devront être faits lorsque sera traité le rapport sur la culture», souligne la conseillèr­e aux Etats socialiste Mathilde Crevoisier Crelier, totalement enthousias­mée par le projet chaux-de-fonnier, qui «fera rayonner le patrimoine culturel de tout l’Arc jurassien.»

Appelé à devenir président du projet, l’ancien conseiller aux Etats et conseiller d’Etat neuchâtelo­is Jean Studer n’a pas manqué l’occasion de retrouver le Palais fédéral: «Cet événement sera très marquant et on se doit d’être présents! Et ces moments agréables, ça réveille un peu de nostalgie.»

Des rencontres avant tout

Mais cet élément central n’est pas le seul à avoir occupé les discussion­s. Ici, on parlait de l’avenir de l’industrie des semi-conducteur­s; là, de l’importance du retour de la Suisse dans le programme européen de recherche Horizon; plus loin, d’horlogerie, de technologi­e d’authentifi­cation d’oeuvres d’art ou de métaux précieux, ou simplement de la vie de tous les jours.

Car ce qui compte dans ces journées, ce sont parfois simplement les rencontres. Ce n’est en tout cas pas le nouveau conseiller d’Etat socialiste neuchâtelo­is Frédéric Mairy qui dira le contraire: «C’est mon deuxième jour de travail et cela me permet de discuter avec des personnes avec qui j’aurai beaucoup de contacts, comme la cheffe de l’Office fédéral de la santé publique. Ces moments d’échanges informels sont très importants et cela tombe à point nommé!» ■

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