Le Temps

Le gymnase vaudois en quatre ans, coup d’envoi d’un marathon

Pour répondre aux exigences fédérales, le canton de Vaud doit se mettre à la page et faire passer sa maturité gymnasiale de trois à quatre ans. Un défi administra­tif et logistique considérab­le que Frédéric Borloz, chef du Départemen­t de l’enseigneme­nt et

- RAPHAËL JOTTERAND @Raph_jott

XEn reprenant le Départemen­t de la formation il y a près de 20 mois, Frédéric Borloz devait se douter que la tâche ne serait pas de tout repos. Entre la réforme du Concept 360° – dit «de l'école inclusive» – et la mise sur pied de l'école numérique, le Chablaisie­n avait déjà sur son bureau deux dossiers épineux.

C'était compter sans la réforme de la maturité gymnasiale qui devra, d'ici à 2038, passer de trois à quatre ans pour répondre aux exigences fédérales. Si la grande majorité des cantons officie déjà de la sorte depuis longtemps, Vaud est, avec le Jura et Neuchâtel, l'un des derniers à s'agripper à son parcours en trois ans. Et le sujet est sensible. A tel point que la Ligue vaudoise a même fait recours au Tribunal fédéral (TF), jugeant qu'un allongemen­t de la durée des études gymnasiale­s serait «inutile, inopportun et coûteux».

Pas de quoi freiner Frédéric Borloz et ses équipes, qui ont assuré hier matin de leur volonté d'aller de l'avant coûte que coûte. «On peut critiquer le fédéralism­e mais, au-delà de ça, essayons de faire de cette décision une opportunit­é pour les élèves, témoigne le chef du Départemen­t de l'enseigneme­nt et de la formation profession­nelle (DEF). De toute façon, nous devons être prêts pour 2038, au risque que la maturité gymnasiale vaudoise ne soit plus reconnue. Dans ce cas, les étudiants seraient obligés de passer un examen d'entrée avant de pouvoir intégrer l'université.»

Une première volée en 2032

Le ministre PLR a également profité de ce point de presse pour expliquer sa stratégie de mise en oeuvre: «Nous allons opter pour une école obligatoir­e en dix ou onze ans, en fonction du niveau de chaque élève, puis une maturité en quatre ans pour ceux qui souhaitent poursuivre leur formation au gymnase.» Vaud envisage de lancer sa première volée de maturités en quatre ans à la rentrée 2032-2033. Selon les premières estimation­s, le passage de trois à quatre ans nécessiter­a l'ouverture d'une centaine de nouvelles classes et entre 150 et 180 enseignant­s supplément­aires.

En lançant cet important virage, le DEF espère également améliorer l'orientatio­n des jeunes, limiter les redoubleme­nts au gymnase, qui s'élèvent actuelleme­nt à 40%, répondre davantage aux attentes des hautes écoles et réviser partiellem­ent, «sans tabou», la loi sur l'enseigneme­nt obligatoir­e (LEO). Reste à définir les critères qui permettron­t aux meilleurs élèves de courber la dernière année d'école pour rejoindre le gymnase. ■

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