La ville de Genève, plus internationale que jamais
Publiée hier par la Fondation pour Genève et la Fédération des entreprises romandes, une étude veut chiffrer l’importance du secteur international. Elle montre notamment la contribution importante qu’il apporte à l’emploi
Juin 2021. Sous un soleil radieux, la Cité de Calvin s’était parée de ses plus beaux atours pour accueillir un sommet historique entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Un face-à-face présidentiel qui paraît aujourd’hui presque irréel. Il avait en tout cas sorti la ville de la léthargie dans laquelle la pandémie de covid l’avait plongée.
Si la rencontre n’a pas pu empêcher l’invasion de l’Ukraine huit mois plus tard, elle a rappelé le rôle crucial que joue Genève sur la scène internationale. Présentée hier à la presse, une étude réalisée pour le compte de la Fondation pour Genève et de la Fédération des entreprises romandes vient chiffrer l’importance que revêt ce secteur pour l’agglomération.
Selon les estimations de l’Université de Genève, l’EPFL et la Haute Ecole de gestion de Genève mandatées par les deux partenaires, les organisations et les entreprises internationales contribuent directement à près de 50% de la valeur ajoutée créée dans le canton du bout du lac.
Un intérêt fiscal
«Ces résultats sont impressionnants: le nombre de multinationales qui a doublé en dix ans [2237 en 2023, ndlr], 461 organisations internationales non gouvernementales, 39 organisations internationales. Des données qui prouvent que plus de 150 000 emplois sont directement liés au secteur international, ce qui représente pas loin de 40% des emplois de tout le canton.» Fabrice Eggly, directeur de la Fondation pour Genève, ne cache pas son enthousiasme à l’heure de commenter les résultats de l’étude.
Un exercice identique avait déjà été mené entre 2013 et 2015, mais «ce qui est encore plus flagrant aujourd’hui, insiste-t-il, c’est la démonstration que cette concentration d’acteurs internationaux divers forme un véritable écosystème, qui participe grandement à la prospérité et au rayonnement du canton». Et de souligner que le maintien de conditions-cadres favorables à ce secteur international est donc essentiel.
«Près de 40% des emplois de tout le canton sont directement liés au secteur international» FABRICE EGGLY, DIRECTEUR DE LA FONDATION POUR GENÈVE
Car ces activités viennent également remplir les caisses de l’Etat. Toujours selon les calculs des auteurs de l’étude, elles ont dégagé des recettes fiscales directes évaluées à 2,64 milliards de francs en 2019 (année choisie pour éviter tout biais lié au covid). Un montant qui monte à près de 4 milliards de francs, si l’on considère également les recettes dites indirectes.
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